MAX MARCHAND, DE MOULOUD FERAOUN
ET DE LEURS COMPAGNONS
Le groupe Aouchem (2/2)
MANIFESTE DU GROUPE ”AOUCHEM”
"Aouchem" est né il y a des millénaires, sur les parois d'une grotte du Tassili. Il a poursuivi son existence jusqu'à nos jours, tantôt secrètement, tantôt ouvertement, en fonction des fluctuations de l'histoire ; il nous a défendu et subsisté malgré toutes les conquêtes intervenues depuis la romanisation. Sous diverses formes. Le signe magique a manifesté le maintien d'une culture populaire, en laquelle s'est longtemps incarné l'espoir de la nation, même si par la suite une certaine décadence de ces formes s'est produite sous des influences étrangères. Ainsi, de tous temps, à travers les œuvres des artistes-artisans une rigueur intellectuelle, caractéristique de notre civilisation, du nord au sud, s'est maintenue, exprimée notamment dans des compositions géométriques.
C'est cette tradition authentique qu'Aouchem 1967 affirme retrouver, non seulement dans les structures des œuvres mais aussi dans la vivacité de la couleur. Loin d'une certaine gratuité de l'abstraction occidentale contemporaine, qui a oublié les leçons orientales et africaines dont était empreint l'art roman, il s'agit pour nous de définir les véritables totems et les véritables arabesques, capables d'exprimer le monde où nous vivons, c'est-à-dire à partir des grands thèmes formels du passé algérien, de rassembler tous les éléments plastiques inventés, ici ou là, par les civilisations, écrasées hier et aujourd'hui renaissantes, du Tiers-Monde. Il s'agit d'insérer la nouvelle réalité algérienne dans l'humanisme universel en formation, de la seconde moitié du XXe siècle.
C'est pourquoi le groupe "Aouchem" s'engage aussi bien en reprenant de grands thèmes mythologiques toujours vivants, en symbolisant l'explosion lyrique individuelle, qu'en s'emparant avec violence des provocations que les drames actuels, d'Afrique ou d'Asie, jettent au visage de l'artiste.
Nous entendons montrer que, toujours magique, le signe est plus fort que les bombes. Nous avons cru discerner des préoccupations similaires de langage chez certains poètes algériens.
Visionnaires réalistes, les "Aouchems" peintres et poètes, déclarent utiliser les formes créatrices efficaces contre l'arrière-garde de la médiocrité esthétique.
MESLI - ADANE - SAIDANI - MARTINEZ - BAYA - BENBAGHDAD - ZERARTI - DAHMANI - ABDOUN
Hamid Abdoun
Mohand (dit Hamid) Abdoun (1929-1998), né un 11 octobre à Boukhalfa près d’Amizour en Kabylie. Fonctionnaire de police.
Adane Mustapha
Adane Mustapha, né le 12 mars 1933 au 2, impasse de l’Intendance dans la Casbah d’Alger.
Sculpteur, céramiste, designer et architecte d'intérieur, peintre, caricaturiste.
Akmoun Mustapha
Akmoun Mustapha, né le 5 mai 1946 à Blida, dans une famille nombreuse. Il migre en 1970 en Suisse et travaille comme graphiste dans une imprimerie.
Baya
Baya de son vrai nom Fatma Haddad-Mahieddine (1931-1998). Née un 12 décembre dans une bourgade près de Fort-de-l’eau (Bordj-el-Kifan actuellement), station balnéaire à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Alger.
Dahmani Mahfoud
Dahmani Mahfoud, né à Blida, plombier et artiste peintre. Réside en France depuis 1972.
Saïd Saïdani
Saïd Saïdani, né le 18 octobre 1944 à Hussein Dey, un quartier d’Alger. Il réside en France depuis la fin des années soixante.
Denis-Manuel Martinez
Denis-Manuel Martinez, né le 30 novembre 1941 à Mars-el-Hadjadj (ex-Port-aux-Poules)
Choukri Mesli
Choukri Mesli, né le 8 novembre 1931 à Tlemcen dans une famille d’intellectuels et de musiciens.
Rezki Zérarti
Rezki Zérarti, né le 24 juillet 1938 à Beni-Attar (Taourga près de Boumerdès, ex-Rocher Noir) dans une famille pauvre. Il exerce le métier d’artisan maçon à Aix-en-Provence chez un cousin ; adroit en taille de pierre, il touche à la décoration, la sculpture et la poterie avant de s’adonner à la peinture.
Mohamed Benbaghdad
Mohamed Benbaghdad, né le 4 mai 1941 à Mouzaïaville. Il passe des décors de théâtre à la peinture, puis au journalisme, avant de revenir finalement à la peinture aujourd’hui.
Ali Silem
Communication lors du colloque « Être peintre en Algérie : 1950-1970 »
le 14 mars 2014
Texte publié en 2015 dans _Le Lien_ numéro 66