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La Voix des Humbles, 1922-1939


Avec des conceptions fort diverses, l’École a toujours été un lieu d’émancipation. Au XIXe siècle, après la conquête de l’Algérie en 1830, le plus court gouvernement, celui de la Commune de Paris (18 mars – 28 mai 1871) ne fit-il pas de l’école l’une de ses priorités quand il la déclara, pour la première fois, obligatoire, gratuite et laïque, sans oublier les filles et le professionnel, ouvrant ainsi la voie à Jules Ferry pour l’adoption des lois de 1880-1881 ? Au XXe siècle, des revues comme «L’École émancipée» et «l’École libératrice» n’ont-elles pas été un guide pour de nombreux instituteurs ?

Mais nous sommes en Algérie où l’ambiguïté du sénatus-consulte du 14 juillet 1865 perdure. En effet, l’article 1er proclame :

L’indigène musulman est français ; néanmoins, il continuera à être régi par la loi musulmane. Il peut être admis à servir dans les armées de terre et de mer. Il peut être appelé à des fonctions et emplois civils en Algérie. Il peut, sur sa demande, être admis à jouir des droits de citoyen français ; dans ce cas, il est régi par les lois civiles et politiques de la France.

De fait, les Algériens musulmans étaient Français, ils possédaient bien la nationalité mais non la citoyenneté qu’ils pouvaient acquérir par une procédure souvent fort longue et onéreuse, jusqu’à un décret en Conseil d’État que l’on appela à tort la naturalisation. Devenus des «m’tournis», ils étaient, pour beaucoup, rejetés par leurs familles qui confondaient cette naturalisation avec une abjuration de l’Islam.

Alors, de quelle école s’agit-il ? Jusqu’en 1949, il en existait deux, l’une intitulée «L’Enseignement européen», l’autre «L’Enseignement indigène», devenus par un curieux euphémisme l’Enseignement A et l’Enseignement B, qui fusionnèrent par décret du 15 mars 1949 grâce à l’action et sur proposition de Lechani Mohand, ancien instituteur à l’école Sarouy d’Alger, devenu conseiller de l’Union Française et l’un des principaux collaborateurs de La Voix des Humbles en tant que secrétaire général et secrétaire de la section d’Alger.

Nous ne connaissons pas, à ce jour, les conditions dans lesquelles fut conçue et lancée cette publication, ni le choix du titre, nous savons simplement que la décision de fonder une revue fut prise lors de l’assemblée générale de l’Association des instituteurs d’origine indigène d’Algérie, réunie à Alger les 13 et 14 avril 1922 : «La Voix des Humbles, revue mensuelle d’éducation sociale et corporative» est créée. Le secrétaire général est chargé, comme directeur-gérant, de l’administration de cette publication ; il est autorisé à prélever sur la caisse de l’Association les fonds nécessaire à l’impression des premiers numéros. Le prix de l’abonnement est fixé à dix francs par an. «La Voix des Humbles comprend une partie générale et une partie corporative. Cette dernière pourra être ouverte à tous les groupements pour publier leurs communications.»

Le secrétaire général, directeur-gérant est Faci Saïd, né en Grande Kabylie en 1880. Ancien élève de la Section indigène de l’École normale de La Bouzaréa, 1899. Instituteur dans différentes localités avant d’être nommé à Oran où il restera jusqu’à sa retraite en 1927. Militant à la Ligue des droits de l’Homme depuis 1906, année de sa naturalisation française, ce qui lui permettra de se présenter au certificat d’aptitude pédagogique et au brevet supérieur en 1909.

À l’époque, la naturalisation était indispensable pour subir ces examens, les quelques algériens non naturalisés qui furent autorisés à les passer exerçaient, non comme instituteur indigène, mais comme adjoint-indigène délégué. L’action corporative et sociale les exposait à la révocation. Mobilisé en 1916, Faci Saïd combat sur le front où il contracte la tuberculose. En 1918, il rejoint la Syndicat national des instituteurs. En 1921, il fonde à Oran l’association des instituteurs d’origine indigène et, en 1922, La Voix des Humbles avec Lechani Mohand, instituteur qui deviendra, comme nous l’avons vu, conseiller de l’Union Française. Malgré d’excellentes notes d’inspection, il n’a jamais bénéficié pendant vingt ans d’une promotion au choix, ayant reçu pendant cette période trois blâmes pour «activités extrascolaires», c’est-à-dire militantes et politiques.

On peut aussi compter parmi les collaborateurs Tahart, instituteur à Constantine, école Jules Ferry, ainsi que Zenati Rabah, instituteur à Constantine. Ce dernier terminera sa carrière comme directeur à Constantine : naturalisé français en 1903, ancien combattant 14-18, fondateur en 1929 à Constantine de La Voix Indigène, qui deviendra en 1947 La Voix Libre,  journal d’union franco-musulmane. Il milite sans cesse «pour l’émancipation intégrale de ses coreligionnaires».

Cette équipe d’instituteurs montrera une stabilité, une efficacité et une continuité dans l’action par l’entrée régulière de nouveaux collègues entièrement dévoués à la cause de La Voix des Humbles, qui prendra au fil des années le tournant d’un réel engagement politique tout en conservant sa doctrine, «loin des partis, loin des dogmes», et paraîtra à peu près normalement jusqu’à l’aube de 1940 où le régime de Pétain en aurait prononcé l’interdiction dans sa dix-huitième année, le dernier numéro connu étant le n° 194 de juillet 1939. Pendant ces dix-huit années, les collaborateurs de La Voix des Humbles luttèrent inlassablement dans le calme, la dignité, le respect et même la vénération des institutions de la République afin d’obtenir pour les Indigènes possédant les mêmes diplômes et remplissant les mêmes fonctions que les Européens la reconnaissance des droits accordés à ces derniers, donc l’égalité des hommes par la suppression de l’indigénat et l’assimilation, ainsi que la réforme des institutions avec la fusion des enseignements et l’abrogation de tous les régimes spéciaux.

La Voix des Humbles sera la voie de l’émancipation et la récurrence de cette homophonie apparaîtra constamment. Les objectifs fixés sont clairement énoncés dès le premier numéro publié à la date symbolique du 1er mai 1922, ils affichent une volonté d’indépendance proclamée par la couverture et cette annonce :

La Voix des Humbles n’est pas une entreprise commerciale : c’est une œuvre d’éducation sociale et de dévouement à l’intérêt public. Ceux qui pensent qu’il ne suffit pas de gémir voudront bien nous prêter leur concours pour nous permettre de réagir utilement contre la veulerie et l’indifférence des humbles.

La Voix des Humbles n’engagera aucune polémique personnelle ; elle ne sera au service d’aucun parti politique, philosophique ou religieux.

On remarque également le credo de l’éditorial :

Le problème de la politique indigène retiendra particulièrement notre attention en raison de son extrême importance. Nous l’examinerons avec le souci de concilier les intérêts légitimes des Indigènes avec l’intérêt général et les nécessités de la souveraineté française. Nous ne cesserons pas de dénoncer les méfaits de la politique d’assujettissement et de préconiser la politique d’association et de collaboration. Européens et Indigènes sont appelés à vivre côte à côte, à entretenir des relations suivies ; pour sauvegarder leurs intérêts et leur sécurité, ils se doivent réciproquement l’estime et la confiance. Le rapprochement et la fusion des races sont, à notre avis, les facteurs essentiels de la paix et de la prospérité du pays. C’est à une œuvre de paix sociale et d’éducation civique que nous convions nos concitoyens de bonne volonté.

Pour compléter notre programme, nous ouvrirons une tribune aux groupements de petits fonctionnaires ou d’autres salariés, pour leur permettre d’exposer leurs revendications corporatives.

Une rubrique «Politique indigène» sera tenue régulièrement, les buts sont également fixés dès ce premier numéro :

La plupart des journaux d’Algérie ne connaissent qu’une opinion, celle des colons. Or, la colonisation, telle qu’elle a été conçue et pratiquée jusqu’à présent, exige une politique indigène ferme, c’est-à-dire la politique du «poing tendu». Voilà bientôt un siècle que l’Algérie est terre française et que l’Arabe ou le Kabyle est considéré comme un ennemi irréductible qu’il faut tenir en respect et qu’il faut mater. Toute une législation d’exception, forgée spécialement pour les Indigènes, est là pour témoigner que le régime de droit commun est interdit aux musulmans.

Nous croyons que le moment est venu de faire confiance aux Indigènes ; ils ont fait preuve, pendant la guerre, d’assez de loyalisme et de dévouement pour mériter, au moins, le même traitement que les Espagnols et les Italiens qui viennent s’établir en Algérie et y jouir de toutes les libertés.

Des déclarations aussi précises et réalistes prouvent le courage et la volonté de ces instituteurs indigènes qui furent la cible des autorités académiques et administratives et réussirent à maintenir leur publication sur une aussi longue période.

En effet, au cours de ces années, les principales revendications seront traitées :

  • différence de traitements ;
  • différence des régimes de retraites et demande d’affiliation à la caisse métropolitaine des retraites ;
  • recrutement et avancement des instituteurs indigènes, accès aux écoles des villes ;
  • égalité des indemnités de résidence ;
  • prime aux moniteurs et obtention de la suppression du monitorat ;
  • prime du quart colonial ;
  • prime pour l’enseignement de l’arabe et du berbère (le personnel français touche 600 F) ;
  • abolition du décret du 18 octobre 1892 sur la surveillance des maîtres indigènes chargés des écoles préparatoires par des maîtres français ;
  • augmentation du nombre d’écoles indigènes, dérisoire après un siècle d’occupation ;
  • scolarisation des filles partout où il y a déjà une école de garçons ;
  • rénovation des écoles de tribus non entretenues ;
  • ouverture des postes au choix pour la nomination des directeurs indigènes qui le méritent ;
  • respect de la neutralité scolaire pour la défense de l’école laïque :
    • surveiller les écoles congréganistes,
    • réformer les écoles coraniques,
    • lutter contre le maraboutisme ;
  • exiger le respect de la hiérarchie vis-à-vis des enseignants indigènes, certains inspecteurs emploient le tutoiement ;
  • liberté de circulation ;
  • moraliser les élections ;
  • développer la représentation politique des Indigènes ;
  • lutter contre toutes les organisations d’exception pour les Indigènes : écoles spéciales, enseignement spécial, maîtres spéciaux, examens spéciaux comme le certificat d’études, pour aboutir à un régime de droit commun.

L’audience de la revue croît rapidement, dans le n° 8/9 de décembre 1922, des lecteurs estiment qu’une rubrique pédagogique rendrait de précieux services aux instituteurs algériens, notamment au personnel des écoles indigènes. La rédaction estime d’une part qu’elle ne dispose pas des moyens humains et financiers pour répondre favorablement, dans l’immédiat, à une telle demande, d’autre part qu’il est douteux qu’un journal pédagogique de France accepte de publier une partie pédagogique spéciale à l’Algérie, sans avoir la certitude de recruter dans la colonie un nombre important de nouveaux abonnés et sans s’assurer la collaboration régulière de rédacteurs compétents. C’est ce que je réalisai trente-cinq années plus tard, ayant obtenu l’accord de mon directeur René Vaubourdolle et de mon président Claude Labouret, frère de Vincent Labouret, un des négociateurs des accords d’Évian, pour éditer une version adaptée à l’Algérie du Manuel général de l’enseignement élémentaire et du Journal des professeurs pour les collèges. Malgré son énorme charge de travail, Max Marchand accepta que nous constituions des équipes d’enseignants pour cette réalisation de préparations pédagogiques hebdomadaires. Finalement, Faci inaugurera cette rubrique, plus théorique que pratique, dans le n° 38 d’octobre 1925, avec une très longue enquête sur l’enseignement de l’orthographe et, dans le n° 48 de décembre 1926, Faci signale avoir publié depuis le n° 33 toutes les communications reçues au cours de l’enquête sur la réforme de l’enseignement des Indigènes et conclut : «… espérons que notre voix sera entendue et que la réforme se fera avec la collaboration de notre association».

La tâche est immense, mais avec ténacité les problèmes seront examinés et quelquefois résolus. On peut être impressionné par la quantité de revendications exprimées avec la plus grande courtoisie qui s’oppose à la véhémence de certains articles.

Correspondances à tous les niveaux : inspecteurs, inspecteurs d’académie, recteurs, chefs de cabinet jusqu’au ministre de l’Instruction publique. Et sur le plan administratif : autorités locales, préfets, gouverneurs généraux, ministres jusqu’au niveau le plus élevé. Ainsi, le 29 mai 1925, Faci écrit à Monsieur le Président de la République pour demander respectueusement l’application de la loi du 14 avril 1924 pour une législation uniforme pour tous instituteurs, y compris les moniteurs. C’est le ministre de l’Intérieur qui lui répondra le 6 juin que la question est soumise à l’étude.

L’indifférence envers La Voix des Humbles s’estompe, un dialogue s’instaure avec les autorités. Il n’est pas question d’étudier ici toutes ces actions, les espoirs et les déceptions au cours de ces dix-huit années ; nous retiendrons quelques faits essentiels et le dialogue avec deux personnages de premier plan, Maurice Viollette et Ferhat Abbas. Auparavant, nous allons examiner quelques thèmes transversaux.

Relations difficiles entre Indigènes et Européens

N° 3. Une anecdote :

Ferments de haine

À l’école de filles Lamoricière d’Oran (en plein centre européen, entre le boulevard Alsace-Lorraine et la rue d’Arzew), nous avons entendu chanter ce beau refrain :

«Fermer les portes et les croisées Les Arabes y vont passer.»

On n’est pas obligé d’aimer les Arabes, mais on doit tout de même inspirer aux enfants des idées nobles, des sentiments généreux, on doit leur épargner toute parole et toute pensée de haine. C’est ainsi que comprennent leur rôle les institutrices et les instituteurs. Dans les écoles indigènes, on s’efforce de faire aimer la France. Est-il tolérable que dans certaines écoles d’Européens on apprenne à d’innocentes fillettes à détester les Arabes ? Nous espérons que pareil fait ne se renouvellera plus.

N° 47.  Hostilité aux directeurs indigènes

La municipalité de Boghni (département d’Alger) prend l’initiative d’adresser au recteur un vœu pour que la nouvelle école indigène de Boghni «soit dirigée par une âme française et servie dans une large mesure, s’il le faut, par les Indigènes.» Le conseil municipal croit devoir insister d’une façon toute particulière, pour que l’instituteur désigné soit français. La Voix des Humbles réagit : «Les instituteurs indigènes protestent avec énergie contre ce vœu qui dénote de la part de ses auteurs le mépris systématique de l’Indigène, même quand, par son instruction et sa dignité, il inspire la confiance à des chef autorisés.» Et pour éclairer le conseil municipal sur la qualité des Indigènes, il lui sera fait un service gratuit de la revue.

N° 72. Mars 1929

Témoignage de Lechani, qui a eu personnellement l’occasion d’apprécier ce mépris, cette suspicion lors de sa nomination deux ans auparavant dans un centre d’Européens. Avant son arrivée dans ce centre où il devait enseigner aussi bien les élèves européens que les élèves indigènes, la population européenne a commencé à exprimer son mécontentement au sujet de la nomination d’un Indigène à l’école commune. Le deuxième jour après sont installation, huit élèves ont quitté l’école, leurs parents ne voulaient pas d’un maître kabyle pour éduquer leurs enfants. Il avait été jugé avant de commencer à exercer. Il était Indigène donc il ne valait rien. Lechani reconnaît qu’il a pu acquérir par la suite la confiance et l’estime de tous. Il signale également qu’il a contribué à vaincre les difficultés rencontrées pour mettre dans les mêmes dortoirs les élèves-maîtres européens et indigènes de l’École normale.

N°87. Il faut aimer la France pour vouloir devenir Français.

Faci rappelle qu’il dut attendre trois années pour obtenir sa naturalisation et au cours d’une des ses nombreuses démarches au Gouvernement général, un chef de bureau s’exclama : «Comment ? Un bicot qui ose revendiquer ses droits de citoyen ! Est-ce qu’il n’y a pas assez de Français en Algérie ? Qu’on le mette à la porte, et s’il insiste, je le ferai emboîter.»

Utilisation de l’École à des fins politiques

Dans le cadre des fêtes du centenaire, fut organisé le 25 mai 1930 un rassemblement de huit mille écoliers kabyles qui, un petit drapeau tricolore à la main, défilèrent à Tizi-Ouzou au chant de la Marseillaise devant le gouverneur général Pierre Bordes et les autorités administratives et académiques. Dans le registre des discours officiels, La Voix des Humbles n° 88, sous la plume de Satour, montre l’attachement à la France des instituteurs indigènes :

La manifestation n’a pas été dépourvue de grandeur. Huit mille bambins des écoles françaises de Kabylie, grappe compacte de jeunes énergies acquises à l’idée française et, demain, à l’activité française, quel beau sujet de méditation ! Après avoir claqué au vent des plaines, huit mille petits drapeaux, bleu, blanc, rouge, ont regagné les flancs de l’âpre Djurdjura aux mains de huit mille écoliers indigènes. Vers les trois couleurs de la République Française se tourneront les regards de huit mille enfants pleins de tous les espoirs de la jeunesse, pleins de tous les enthousiasmes qu’a fait germer en eux l’école française.

À cet élan lyrique succède le désenchantement exprimé dans le n° 108 de février 1932 :

Le «Centenaire» a été l’une des plus grosses déceptions que le peuple indigène algérien ait jamais éprouvée […] L’indigène algérien crut que le Parlement français allait enfin se pencher sur ses misères […] Le Centenaire marque, en ce qui nous concerne, la faillite de la politique coloniale des pouvoirs publics algériens […] Le torpillage de la proposition de loi Viollette marque la faillite de la politique coloniale du Gouvernement central et du Parlement. Les ministres qu’ils soient de gauche ou de droite s’avèrent incapables de mettre fin au régime d’exception dont nous sommes victimes […].

Malgré cette déception, La Voix des Humbles continuera courageusement le combat :

Devons-nous désespérer à jamais ? Non. Il faut passer à l’action méthodique et réfléchie. Utilisons la presse. Ayons conscience de notre force et de notre valeur et […] l’utopie d’aujourd’hui sera la réalité de demain.

Actions dans d’autres domaines que l’enseignement

  • Les fonctionnaires indigènes, n° 92, octobre 1930. Plusieurs catégories de fonctionnaires indigènes d’administrations diverses demandent à La Voix des Humbles de soutenir leurs revendications. La Voix des Humbles répond favorablement et propose la création d’une Fédération algérienne de tous les fonctionnaires indigènes.
  • Les cheminots, n° 88. Les cheminots indigènes demandent à La Voix des Humbles de signaler que la Haute Assemblée refuse aux seuls cheminots indigènes le bénéfice du quart colonial, alors qu’ils sont soumis aux mêmes conditions de recrutement que leurs collègues français, qu’ils remplissent les mêmes fonctions et supportent les mêmes responsabilités.
  • L’administration des P.T.T. et les agents indigènes, n° 82. Les facteurs d’origine indigène ne sont pas nommés facteurs, mais auxiliaires distributeurs, alors que les aptitudes exigées d’eux sont les mêmes que pour les autres facteurs. Cette inégalité se fait sentir aussi bien dans les traitements, avancements, ancienneté, que dans les nominations et les changements de résidence. Elle se produit encore dans l’habillement, ils ne touchent que 50 % de l’indemnité de chaussures accordée aux facteurs européens.
  • La justice, n° 82.Contre les tribunaux d’exception, les avocats algériens demandent que, dans leur pays, la justice soit égale pour tous.
  • Le régime forestier et ses funestes conséquences, n° 129, octobre 1933. Le code forestier expose des décisions incohérentes, articles se contredisant d’un bout à l’autre de l’ouvrage, textes visiblement élaborés en haine de l’Indigène. Plus de cinquante ans auparavant, Guy de Maupassant ne pensait pas différemment quand il écrivait dans ses chroniques pour Le Gaulois en août 1881 : «Ajoutons que l’administration forestière, la plus tracassière peut-être des administrations algériennes, fait en général tout ce qu’il faut pour exaspérer les Indigènes».
  • L’armée, le service militaire, n° 73, avril 1929. Lettre ouverte à M. Viollette, député, pour constater que les officiers indigènes sont sous-lieutenants, lieutenants et exceptionnellement capitaines et que les projets de loi sur la réorganisation de l’armée ne prévoient aucunement l’accession de cette catégorie de militaires aux grades supérieurs. Dans le n° 94, Ahmed Boumendjel dénonce l’armée d’un an pour les Européens, l’armée de deux ans pour les Indigènes. Il pensait que le centenaire, s’il ne devait pas donner satisfaction sur toute la ligne, établirait au moins l’égalité du service militaire.
  • Les travailleurs indigènes en France, n° 46, octobre 1926. À la suite de la tragédie de Sidi-Ferruch dans le port d’Alger, où une vingtaine d’ouvriers clandestins, en partance pour la France, périrent écrasés dans la soute à charbon, la circulaire Chautemps sur les conditions de voyage en France des Indigènes, combattue par La Voix des Humbles, a été reconnue illégale par le Conseil d’État. La Voix des Humbles devra reprendre le combat, car la circulaire fut remplacée par un décret encore plus draconien.

L’émancipation des Femmes

N° 41. Janvier 1926.

Une délégation de femmes a été reçue par Mme Viollette au palais d’Hiver pour demander que les femmes arabes et kabyles bénéficient de toutes les lois sociales applicables aux Européennes. Lechani souhaiterait la création d’une organisation de femmes pour les trois départements. Il déclare : «Ce jour-là un pas de plus sera fait pour l’émancipation de la femme indigène et partant, vers l’évolution nord-africaine.»

À propos de l’action de Mme Viollette, n° 56, janvier 1928 :

Madame Viollette a vu clair dans la situation du pays, car la femme indigène acquise à la civilisation, à la vie moderne, c’est l’émancipation rapide de tout un peuple, c’est l’œuvre de l’école française parachevée, c’est la francisation de toute l’Algérie. Elle a voulu combler la lacune de l’enseignement des Indigènes, donner le bon exemple et montrer à chacun son devoir.

Cet hommage à Mme Viollette est rendu en janvier 1928, car elle ne pourra plus continuer son œuvre. Le colonat algérien, soutenu par le sénateur Duroux, radical-socialiste, propriétaire de L’Écho d’Alger, et par le député Morinaud, maire de Constantine, obtient la tête de «Viollette l’arabe» et le contraint à démissionner le 9 novembre 1927. Il aura été gouverneur général de l’Algérie seulement deux années et demie.

Dans le n° 76, Benhoura écrit un article intitulé : «Pour le relèvement de la Musulmane. La question du voile». Il pense que l’instruction engage la femme à séparer le bon grain de l’ivraie ! La femme musulmane rejettera le voile dont son mari instruit n’osera plus lui imposer le port. Instruire la femme arabe, c’est assurer le triomphe de l’idée française en Afrique du Nord.

Avec le n° 109, La Voix des Humbles met en œuvre son engagement pour l’émancipation des femmes en appelant trois collaboratrices. Afin de monter l’importance de cette démarche, le numéro présente une des rares couvertures illustrées, c’est la photographie de ces trois institutrices.

Forces amies

  • La Ligue des droits de l’Homme. Plusieurs collaborateurs de La Voix des Humbles en étaient membres.
  • Une fraction du parti socialiste.
  • La franc-maçonnerie.

N° 44. Compte-rendu du congrès des Loges du Grand Orient de France et de la Grande Loge de France pour l’Afrique du Nord, 1926.

Le Congrès :

  • Condamne toute politique d’humiliation poursuivie au nom d’une illusoire supériorité de race.
  • Déclare que le devoir maçonnique consiste dans la triple émancipation intellectuelle, économique et politique.
  • Proclame en conséquence sa ferme volonté de poursuivre en Afrique du Nord l’œuvre de laïcisation et d’organisation du travail.
  • Et demande :
    a) L’émancipation de l’homme par l’école commune aux enfants européens et indigènes.
    b) L’émancipation de la femme par l’école dans les mêmes conditions.
    c) La rupture officielle du gouvernement avec les marabouts.
    d) L’application de ce principe de triple justice : à travail égal et fonctions égales, salaire égal.

Maurice Viollette, initié depuis 1893, était un dignitaire du Grand Orient de France. Des membres de La Voix des Humbles appartenaient à la franc-maçonnerie, dont Hadj Mohand Amokrane qui ne s’en cachait pas.

  • La Ligue française en faveur des Indigènes musulmans d’Algérie.
  • L’union littéraire musulmane, fondée en 1930, compte sur le concours de La Voix des Humbles pour créer des bibliothèques et organiser des conférences à destination de la jeunesse.
  • Des enseignants du Maroc et de Tunisie qui deviennent adhérents et correspondants.
  • Quelques journaux de métropole et d’Algérie, mais les relations de la presse avec La Voix des Humbles pourraient faire l’objet d’une conférence.Dans le n° 194 de juillet 1939, La Voix des Humbles déclare : «Le seul journal républicain et indépendant que nous ayons dans le département d’Alger [est] Alger Républicain». Le conseil d’administration d’Alger Républicain était composé de vingt-quatre titulaires ; sur cette liste, trois Indigènes seulement, dont Lachani. Dans l’ouvrage  La grande aventure d’Alger Républicain, il est précisé : «Mohand Lechani, un instituteur qui dirige aussi La Voix des Humbles où il mène campagne pour l’égalité des “indigènes” et leur assimilation…»
  • Les annonceurs. Un grand établissement comme Renault prend régulièrement une pleine page ; des entreprises métropolitaines, mais principalement algériennes. Les éditeurs classiques et les revues pédagogiques : Colin, Hachette, Nathan, L’École émancipée, et aussi des revues comme Le Crapouillot.

Ferhat Abbas et La Voix des Humbles

Alors que Ferhat Abbas milite politiquement depuis 1922, c’est en juillet 1931 que son nom apparaît pour la première fois mais en première page du n° 101, avec cette annonce : «Le Jeune Algérien – Nous venons de lire avec un réel plaisir Le Jeune Algérien de notre ami Ferhat Abbas, pharmacien à Sétif. C’est un ouvrage écrit avec beaucoup de talent, de foi, de sincérité et de courage ; nous en rendrons compte dans notre prochain numéro.» Ferhat Abbas avait commencé ce livre pendant le service militaire, puis lors de ses études à la faculté mixte de médecine et de pharmacie d’Alger avant de s’installer comme pharmacien à Sétif, il utilisait le pseudonyme, bien choisi, de Kamel Abencerages ; le livre parut en 1931, au lendemain des fêtes du centenaire aux Éditions de la Jeune Parque, 8 place de l’Odéon à Paris. Le n° 103 publie un article élogieux de Tahrat et La Voix des Humbles se charge de la diffusion auprès de ses abonnés. Conseiller général de Constantine et délégué à l’Assemblée algérienne en 1934, Ferhat Abbas collabore alors à La Voix des Humbles, il donne dans le n° 153 de janvier-février 1935 un article intitulé «Tout, sauf le statu quo». Dans le n° 154, un message d’espoir avec ce titre : «Malaise algérien : le bon sens français l’emportera». Ferhat Abbas dans La Nuit coloniale, premier tome de sa trilogie Guerre et Révolution d’Algérie,  écrit en 1960 et publié en 1962, n’oublie pas La Voix des Humbles quand il évoque :

Venant d’un autre horizon, des instituteurs d’origine indigène, courageux et dévoués, les Tahrat, les Lechani, les Belhadj, les Makaci, les Amrouche, groupés autour de la revue La Voix des Humbles, créée en 1922 par Faci et Zenati, défendaient le droit à l’égalité et participaient, par l’école, à l’émancipation de la société arabo-berbère.

À la même époque, paraissent deux livres, celui de Maurice Viollette, L’Algérie vivra-t-elle ?, et celui de Jean Melia, Le triste sort des indigènes musulmans en Algérie. Ces deux livres, durs réquisitoires contre les structures coloniales existantes, posaient en termes clairs les problèmes de l’avenir.

Jean Melia

Journaliste et écrivain, il a été un correspondant régulier et efficace de La Voix des Humbles. Dès le n° 4-5, août-septembre 1922, paraît un long plaidoyer «Pour nos Frères Kabyles», publié en métropole dans La Lanterne. Dans le n° 11, «Une conquête musulmane par la naturalisation». Dans le n° 80 de novembre 1929, dans le cadre de la préparation du centenaire, à propos d’une nouvelle mission parlementaire d’études, on peut lire :

Que de caravanes parlementaires ont été organisées. Dans toutes les villes parcourues, on a donné des banquets, offert des diffas, organisé des danses du ventre, tout cet orientalisme de bazar et de pacotille qui n’est plus en harmonie avec la vérité algérienne.

Maurice Viollette

Il manque des numéros sur la période où il a été gouverneur général – de mai 1925 à novembre 1927 –, mais en fonction de la place qui lui est consacré après son départ, nous supposons que son action a été suivie de près. Le seul document est une lettre à Faci du 6 juin 1925, le mois suivant sa nomination, elle concerne une étude pour mettre fin aux distinctions entre fonctionnaires européens et indigènes quant aux pensions civiles et à la «bonification coloniale» (n° 37).

Par la suite, ses actions sont soigneusement étudiées.

N° 58, mars 1928. Un long article de Zenati : «M. Viollette veille».

N° 68, décembre 1928. Examen de la proposition de loi relative à la célébration du centenaire de la libération des États barbaresques. Première appellation de ce qui devint le centenaire de l’Algérie. Renvoyé à la commission de l’Algérie, des colonies et des protectorats par M. Viollette, député.

N° 69. La disposition commune aux Européens et aux Indigènes.

Article premier. Une somme de dix millions, sera employée en construction d’écoles primaires de garçons dans les communes rurales autres que les chefs-lieux d’arrondissement. Ce crédit de dix millions sera réparti entre les départements à raison de trois millions pour chacun d’eux et un million pour les Territoires du Sud. Un crédit spécial de un million sera employé à la construction d’écoles de filles indigènes. Toutes ces écoles seront dites écoles du centenaire.

Commentaires : «Les écoles en Algérie sont lamentablement insuffisantes, même dans les villes.» Suit un bilan chiffré.

Ces dispositions sont étudiées dans les numéros suivants avec l’annonce de l’abrogation de la loi du 15 juin 1914 sur l’Indigénat. Une victoire pour La Voix des Humbles.

Le n° 96/97/98, février, mars, avril 1931, consacre une place importante à l’accueil grandiose de la commission sénatoriale à Constantine, présidée par l’ancien gouverneur général Maurice Viollette et reçue par Sisbane, président de la fédération des élus musulmans. À noter que le député-maire Morinaud et le préfet Carles n’étaient pas présents. Une délégation de La Voix des Humbles est même reçue en audience.

Le n° 101 publie pour la première fois une photographie, celle de Maurice Viollette à l’occasion de la présentation de son livre L’Algérie vivra-t-elle ? Tahrat lui consacre six pages :

L’Algérie vivra-t-elle ? est un ouvrage de premier ordre comme on n’en a jamais produit sur les questions algériennes […] Écrit par un homme de cœur, il résout le problème algérien avec une conscience et une objectivité qui force le respect.

Il est vrai qu’après son départ du gouvernement général, on s’est hâté de prendre le contre-pied de sa politique indigène, de rapporter un certain nombre de décrets et de rendre inopérantes la plupart des réformes qu’il avait réalisées en faveur des populations musulmanes.

L’action de Maurice Viollette sera louangée jusqu’aux derniers numéros de la revue. Le projet Blum-Viollette, qui échoua devant l’hostilité du Sénat, a trouvé en La Voix des Humbles l’appui le plus opiniâtre.

La Voix des Humbles victime du régime de Vichy

La découverte des richesses de La Voix des Humbles n’est pas terminée, elles mériteraient certainement un sujet de thèse sur cette période 1922-1940 remplie d’événements prémonitoires des bouleversements vécus tant en métropole qu’en Algérie. En septembre 1939, la France entrait en guerre et allait connaître la défaite avec un nouveau sacrifice de plusieurs milliers d’Indigènes…

Cependant, pour Ferhat Abbas : «La France malheureuse n’avait jamais été si chère à nos cœurs.»

Pas plus que nous ne connaissons les conditions de lancement de La Voix des Humbles, nous ne sommes informés sur les circonstances de sa suppression par le régime de Vichy.

Lorsque nous examinons le n° 194, dernier connu, de juillet 1939, le directeur, Benhadj Ouelhadj, enseignant comme Lechani à l’école Sarouy, rue Montpensier à Alger, annonçait dans son éditorial : «Voici les grandes vacances : nos collaborateurs ont besoin d’un repos mérité, la revue ne paraîtra pas en août et septembre.» Il prévoit un numéro pour octobre, mais une analyse des différents articles fait apparaître un pressentiment des rédacteurs.

Benhadj écrit :

Dix mois ont suffi pour détruire l’esprit de 1936. Cette destruction fut l’œuvre des gros colons algériens favorisés par des circonstances politiques générales parmi lesquelles la disparition de Roger Salengro. Le décret du 17 juillet 1936, le décret Roger Salengro, n’est plus. C’est tout le souffle populaire de juin 1936 qui cesse d’animer la Démocratie française. À nous, Indigènes, premiers intéressés à l’instauration d’un régime d’équité, de le rétablir.

Ce décret du 17 juillet 1936 remplaçait celui du 4 avril 1928 relatif à l’entrée en France des Indigènes algériens que j’évoquais à propos de la circulaire Chautemps.

La Voix des Humbles est pourtant prospère en sa dix-huitième année, le nombre des abonnés augmente ainsi que les recettes publicitaires. Lechani clame : «Non ! La Voix des Humbles ne mourra pas.»

La conclusion de son article est une profession de foi :

La Voix des Humbles est plus qu’un périodique. Elle est un foyer de pensée et d’étude. Elle est une œuvre qui veut influencer l’avenir. Elle est la foi et l’espérance d’un merveilleux destin pour ce pays. Elle se perfectionnera et demeurera la revue nécessaire à tous ceux qui, Européens ou Indigènes, désirent travailler à l’édification d’une Algérie nouvelle, plus heureuse, s’unifiant et s’identifiant de plus en plus en France.

En rendant hommage à ces hommes, à leur amour pour la France, je pense à tous les anciens de notre association qui, comme Pierre Ramognino, jeune instituteur à Arzew, engagé dans le vie syndicale, révoqué par Vichy, auraient certainement pu apporter leur lumière sur La Vie des Humbles.

Par décret du 15 mars 1949, Lechani, conseiller de l’Union Française, voyait enfin l’aboutissement de son principal combat. Sa proposition mise aux voix est adoptée, la fusion des enseignements européens et indigènes est réalisée. Combat auquel La Voix des Humbles consacra ses efforts de 1922 à 1940.

C’était malheureusement trop tard, malgré nos espoirs futurs, mai 1945 avait consommé la rupture entre l’Algérie et la France.

J’ai dit.

Michel Lambart

Addendum

Quelques temps après mon étude, je retrouvai dans Le Lien n° 25 (octobre 1995) un court article de notre défunt ami Louis Rigaud sur La Voix des Humbles, publié en complément d’un texte de Mohammed Hadj Chikh paru dans Le Lien n° 23 où le nom de Faci était évoqué avec ceux des recteurs Jeanmaire et Hardy.

C’est également après cette étude que je découvris une page consacrée à La Voix des Humbles dans le bel ouvrage de Nathalie Funès, Mon oncle d’Algérie [1]. L’auteure trouva par hasard sur Internet quelques lignes concernant la vie d’anarchiste de son oncle Fernand Doukhan et décida d’en savoir plus en se rendant en Algérie, où Fernand naquit et fut instituteur de 1933 à 1958. À la suite de deux années d’internement au camp de Lodi, il sera expulsé d’Algérie le 13 avril 1958.

Nous apprenons qu’après l’école normale de La Bouzaréa :

Fernand devint un lecteur assidu de la Voix des humbles [2]. C’est un journal qui prône le «relèvement moral et civique de la population musulmane», «loin des partis» et «loin des dogmes». Il a été créé en 1922 par un ancien élève de [La] Bouzaréa, né dans une famille déshéritée de Grande Kabylie. Saïd Faci a longtemps enseigné dans un village des hauts plateaux du Sud. Il ne va pas à la mosquée, mange et fume pendant le ramadan. Il se revendique enseignant laïque et libre penseur. Dans les «Mémoires d’un instituteur algérien d’origine indigène», un supplément de la Voix des humbles [3] paru en 1931, il raconte les deux longues années d’obstacles qu’il a traversées pour se faire naturaliser. Entre 1865 et 1862, sept mille musulmans seulement obtinrent, comme lui, la nationalité française. Il écrit : «Les Européens voient d’un mauvais œil tout indigène qui se rapproche d’eux par l’instruction, par la mentalité ou la manière de vivre.» Pour Fernand, c’est un modèle.

Michel Lambart
Communication faite lors de notre colloque sur «L’école comme lieu d’émancipation en Algérie», 2 décembre 2011, Paris, au ministère de l’Éducation nationale [4].


Notes :

  1. Nathalie Funès, Mon oncle d’Algérie, Paris, Éditions Stock, 2010, 17 €.
  2. Selon la graphie de l’ouvrage.
  3. Ibidem.
  4. publiée dans Le Lien 61, décembre 2012.

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