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L’exemple de Jean de Maisonseul


Ayant vécu pendant mon enfance dans le voisinage des artistes d’Algérie, mes amis m’ont souvent incité à parler des souvenirs que j’avais de la fréquentation quasi quotidienne des artistes d’Alger. Parmi les nombreux artistes que j’ai rencontrés, Jean de Maisonseul était un personnage très singulier. Parler de lui est difficile, car on ne peut dissocier chez lui le peintre de l’urbaniste ou du conservateur de musée.

Jean de Maisonseul par Louis Bénisti.
Jean de Maisonseul par Louis Bénisti.

Genèse d’une carrière atypique

Situons le milieu dans lequel Maisonseul a évolué aussi bien dans le lieu que dans le temps.

D’abord le lieu : l’Algérie a une position insulaire car elle se trouve coincée entre les deux déserts du sable et de la mer, pour reprendre une expression d’Albert Camus.

Situons ensuite le temps : nous sommes dans les années 30, après les célébrations du centenaire. Maisonseul est né en 1912 à Alger. Son arrière grand-père, officier de marine, était arrivé en Algérie en 1830 [1].

Vers 1928, Jean de Maisonseul fréquente une académie à Alger dirigée par un peintre catalan, Alfred Figueras. Cette académie, dite Académie Art, est du même type que les académies parisiennes avec des modèles vivants. Elle est fréquentée par des jeunes qui veulent s’initier aux arts plastiques : Louis Bénisti, futur sculpteur et peintre, René-Jean Clot, futur peintre et écrivain, Henry Caillet, Suzanne Delbays, futurs peintres, et Louis Miquel, futur architecte. Maisonseul, qui s’est lié d’amitié avec Bénisti et Miquel, leur présente son camarade de classe Max-Pol Fouchet, qui à son tour leur présente Albert Camus. Ce premier groupe d’amis est très important pour la vie intellectuelle et artistique à Alger. Ces jeunes gens discutent beaucoup, se promènent dans la campagne algéroise et tous vivent avec leur mère : Camus a perdu son père à la guerre, Max-Pol Fouchet[2] vient de perdre son père et les parents de Miquel et de Maisonseul sont divorcés. Max-Pol Fouchet et Louis Bénisti ont raconté leurs souvenirs et l’on peut s’y reporter pour connaître la genèse d’un vaste mouvement intellectuel et artistique à Alger. Si Maisonseul n’a pas eu la gloire de Camus ou de Fouchet, il a cependant eu un rôle important au sein de ce groupe et a déjà pu jouer un rôle de catalyseur, en ce sens qu’il n’était ni le leader d’un groupe, ni un chef d’école, mais qu’il a par sa seule présence favorisé l’éclosion d’un mouvement littéraire et artistique.

Max-Pol Fouchet reçoit souvent ses amis et il les initie à la musique. Les amis se réunissent aussi autour d’une tasse de thé chez Mme Jouyne, mère de Jean de Maisonseul.

Un autre événement important a été l’ouverture par Edmond Charlot de la librairie « Les Vraies Richesses ». Charlot se lancera dans l’édition et éditera Camus et Jean Grenier avant de devenir le grand éditeur de la France en guerre, puis de la Résistance.

Maisonseul suit les cours d’architecture de Léon Claro à l’école des Beaux-Arts d’Alger et il est dessinateur chez l’architecte Pierre-André Emery, et c’est à ce titre qu’il conduit Le Corbusier, venu à Alger, dans la Casbah.

Le groupe d’amis dominé par Camus et Fouchet se disloque vers 1934. Maisonseul part à Paris étudier l’urbanisme, Bénisti et Miquel participent avec Camus à l’aventure du théâtre du Travail et du théâtre de l’Équipe, Max-Pol Fouchet devient conservateur adjoint du nouveau musée des Beaux-Arts. La guerre arrive. Si Fouchet dirige brillamment la revue Fontaine, Charlot édite les plus grands écrivains et chacun vit cette période tragique de façon différente. Maisonseul, revenu à Alger en 1939 après des études d’urbanisme, devient en 1947 secrétaire de l’Institut d’urbanisme de l’université d’Alger.

Maisonseul dans l’autre « entre-deux-guerres »

La vie intellectuelle et artistique reprend en Algérie après les années de guerre et l’on entre dans une période qui, rétrospectivement, fait figure d’entre-deux-guerres : la seconde guerre mondiale d’une part, la guerre d’Algérie de l’autre.

Une succession d’événements favorisent l’éclosion d’un mouvement où peintres, écrivains, architectes, hommes de théâtre et musiciens se trouvent réunis.

Tout d’abord, en 1948, les rencontres de Sidi Madani[3] permettent à des artistes et écrivains des deux côtés de la Méditerranée de se rencontrer : des écrivains comme Albert Camus, Roblès, Jean Grenier, Mohamed Dib, Louis Guilloux, Jean Cayrol, Louis Parrot, Jean Sénac, Francis Ponge, des peintres et sculpteurs comme Maisonseul, Galliéro, Racim, Bénisti, Damboise.

Maisonseul, Barque de Chiffalo, 1948
Maisonseul, Barque de Chiffalo, 1948.

Ensuite, vers 1950, Edmond Charlot, qui avait tenté d’ouvrir une maison d’édition à Paris, retourne à Alger et ouvre une librairie rue Michelet qui prend le nom de « Rivages », du nom de la revue qu’il avait créée. La nouvelle boutique de Charlot est une boutique de livres dans laquelle on ne rencontre plus de personnalités aussi attirantes que celles que l'on rencontrait dans la petite librairie « Les Vraies Richesses » à l'époque de sa création, mais Charlot réserve toujours à ses visiteurs un accueil aussi agréable. La librairie possède une cave et Charlot y organise des expositions. Comme l’avait été la librairie « Les Vraies Richesses », la librairie « Rivages » devient un lieu de rencontres entre artistes et écrivains. C’est ainsi qu’exposent Sauveur Galliéro, Louise Bosserdet, le céramiste Maurice Chaudière, JAR Durand. Charles Brouty, qui se dit journaliste et qui dessine, expose aussi ses dessins sur Alger et avec l’aide de « Rivages », les publie sous le titre Un certain Alger, préfacé par Emmanuel Roblès. Orlando Pelayo, Oranais devenu parisien, fait une remarquable exposition dans cette galerie. De jeunes peintres métropolitains installés à Alger, comme Jacques Burel ou Rollande, montrent chez Charlot une peinture de qualité. Exposent aussi des peintres qui, sous l’impulsion d’Henri Caillet (1897-1959), se mettent à faire des peintures non figuratives : Marcel Bouqueton (1921-2006), Louis Nallard et Maria Manton (1915-2003). La galerie « Rivages » étant trop exiguë pour exposer des peintures de grande dimension, on y présente surtout des dessins et des aquarelles. Les expositions de peintures de plus grandes dimensions ont lieu au « Nombre d’Or », boulevard Victor Hugo, à quelques mètres de la librairie et les visiteurs font le va-et-vient entre les deux galeries.

Vers la fin des années 40, Jean de Maisonseul vit à Alger, il a de multiples activités et ne peut se consacrer entièrement à la peinture. C’est un homme très cultivé qui est sensible aux nouvelles recherches des peintres de l’École de Paris et il est un des premiers peintres d’Alger à faire des œuvres non figuratives. Son travail de peintre est un véritable travail de recherche où il s’aide pour dessiner des théories du nombre d’or expliquées par Matyla Grika [4], des idées exprimées par des théoriciens de la peinture comme Jean Grenier ou André Lothe et aussi de celles exprimées par les artistes chinois. Il a lu L’Esprit des formes d’Élie Faure qui, bien avant Malraux, n’a pas hésité à mettre un masque africain à côté d’un chef d’œuvre de la peinture occidentale. Jean-Pierre Faure, fils d’Élie, est installé à Alger et devient son ami. Maisonseul expose peu, mais il reçoit dans son atelier un grand nombre de peintres, qui viennent à la fois voir ses œuvres et discuter avec lui.

Maisonseul, Composition, 1951
Maisonseul, Composition, 1951

Ces peintres qui fréquentent son atelier apprécient la lumière d’Alger, savent contempler et étudier le paysage. Ils ont l’habitude de se promener sur la jetée d’Alger, lieu d’où l’on peut voir la ville comme si l’on était sur un bateau. Ces peintres, dits de la génération du môle, ont su apprendre les leçons de Marquet et l’on a pu dire que si Marquet n’était pas venu à Alger, la peinture en Algérie eût été différente. Ils partagent avec des écrivains comme Audisio ou Camus leur amour de la Méditerranée. Ce dernier disait de l’Algérie : « Algérie, pays mesuré ou démesuré, mesuré par ses lignes, démesuré par sa lumière. » Parmi les artistes de la génération du môle, il y a Maisonseul, Bénisti, Brouty, Jean Bouchaud, René-Jean Clot, Pierre Famin, Galliéro, Sauveur Terracciano, Bénaboura, Durand, Nallard, Maria Manton, Simian, Sintès. Ils sont souvent rejoints par les poètes Himoud Brahimi et Jean Sénac.

Maisonseul est aussi urbaniste et il fréquente beaucoup les architectes. Il favorise les liens étroits entre peintres et architectes. Les architectes font appel aux artistes pour décorer les édifices dont ils ont réalisé les plans. C’est ainsi que l’architecte Tony Socard fait appel à JAR Durand pour réaliser le chemin de Croix de l’église Sainte-Rita de Belcourt et qu’Emery fait appel à Bouzid pour décorer l’hôtel de ville de Tizi Ouzou. Il fera aussi appel à Maisonseul pour la réalisation d’un vitrail ornant le temple protestant d’Hussein-Dey ; Roland Simounet fait appel à Galliéro pour décorer l’église Sainte-Marguerite-Marie de Tefeschoun.

Comme du temps de « L’Équipe » de Camus, les architectes et les peintres se retrouvent pour réaliser les décors de théâtre. Maisonseul a beaucoup d’amis dans le monde du théâtre, il conseille Lucie Germain dans son action en faveur de la création théâtrale : en 1952, à l’occasion du 13e congrès national d’habitation et d’urbanisme, Georges Sallet (futur Gilles Sandier) avec l’appui de Lucie Germain monte Pasiphaë de Montherlant avec les décors d’André Acquart[5], un jeune décorateur qui, plus tard, fera les décors du Cadavre encerclé de Kateb Yacine, toujours produit par Lucie Germain, et rejoindra le TNP de Jean Vilar. Maisonseul favorise le théâtre de langue arabe. Il adhère à l’association des Amis du théâtre arabe et fréquente l’Équipe théâtrale d’Henri Cordreaux.

Jean de Maisonseul se lie d’amitié avec un jeune poète venu d’Oran : Jean Sénac, qui essaie de favoriser les arts et les lettres en Algérie. Jean Sénac avait été l’auteur de plusieurs articles consacrés aux peintres pour le journal Oran républicain. Son ami Sauveur Galliéro l’héberge dans son petit appartement de la Casbah. Il fonde avec lui la revue Soleil qui publie des textes illustrés par André Acquart, Baya, Galliéro, Guermaz, Maisonseul, Nallard… Soleil n’eut que huit numéros. Après Soleil, Sénac fonde la revue Terrasses qui a dans son comité de rédaction : Mouloud Mammeri, Mohamed Dib, Sauveur Galliéro et Jean de Maisonseul. La parution de cette revue créée par Sénac et qui ne devait avoir qu’un seul numéro a été un événement considérable dans la vie littéraire et artistique de l’Algérie. On a oublié que Retour à Tipasa de Camus ouvrait cette revue aux côtés de textes d’écrivains aussi divers que Mohamed Dib, Mouloud Feraoun, Emmanuel Roblès, Jean Daniel, Kateb Yacine, Jacques Lévy, Francis Ponge. Ce numéro a été une véritable anthologie de la littérature d’Algérie. Peu de temps après la parution de la revue Terrasses, Jean Sénac organise au « Nombre d’Or » une exposition collective du 21 au 31 octobre 1953, qui a eu un très grand retentissement. Jean de Maisonseul y figure. Participent aussi à cette exposition : Marcel Bouqueton, Hacène Bénaboura (1898-1960), Baya (1931-1998), Louis Nallard, Maria Manton, Henry Caillet, Jean Simian et Sauveur Galliéro.

Jean Sénac, Jean de Maisonseul, Paul Guillon, Maria Manton, Louis Nallard
Jean Sénac, Jean de Maisonseul, Paul Guillon, Maria Manton, Louis Nallard

Dans la préface de l’exposition, Jean Sénac écrit :

Nous n’avons ni la naïveté, ni la prétention de croire […] à une École d’Alger, mais nous sommes dans le feu de tendances dont il nous paraît salutaire de distinguer les plus certaines. Nous affirmerons donc un parti pris, d’autant plus librement que seule la qualité plastique d’une expression et sa résonance dynamique dans le fait pictural contemporain ont provoqué notre choix. [6]

Pour la première fois on expose à côté d’artistes reconnus un peintre de la tradition de l’art brut, Baya (1931-1998), et un peintre que l’on pourrait qualifier de naïf, Bénaboura, dont nous parlerons plus tard lorsque il obtiendra le Grand Prix artistique de l’Algérie.

C’est au cours de cette exposition que mes parents m’ont présenté Jean de Maisonseul, dont je me souviens qu’il avait exposé une composition non figurative qui contrastait avec les paysages, les barques et les terrasses que j’avais déjà pu voir.

Tous ces peintres présents dans cette exposition font partie des personnes qui, rendant souvent visite à Maisonseul, échangeaient leurs idées.

Maisonseul fait peu d’expositions personnelles. On peut voir quelquefois ses peintures dans la boutique de René Famin, « L’Atelier du Minaret », rue Michelet, aux côtés de peintures de Bénaboura ou de Pierre Famin, frère du propriétaire de la boutique.

Bénaboura est avant tout un peintre du port et de la ville. Le port d’Alger est très difficile à traiter pour un peintre, il y a trop de lumière. Bénisti rapporte : « Personnellement je connais seulement deux peintres qui ont véritablement rendu cette ambiance calme et mystérieuse du port d’Alger, c’est Marquet et Bénaboura. » Port d’Alger, ruelles de Belcourt et de la Casbah, Bénaboura savait aussi traiter la blancheur de sa ville, et l’Alger de Bénaboura pouvait faire penser au Paris d’Utrillo ou de Vivin. Il recevra en 1957 le Grand Prix artistique de l’Algérie.

Baya figure parmi les artistes amis de Maisonseul. Il l’a connue par l’intermédiaire de Marguerite Caminat, tante de sa future épouse Mireille Farges. C’est Marguerite qui découvre sa jeune voisine Baya, à qui elle a offert du papier et des couleurs et qui a fait des merveilles. Aimé Maeght, le célèbre galeriste, de passage à Alger, intéressé par les œuvres de Baya, organise une grande exposition à Paris, qui sera préfacée par André Breton.

Sauveur Galliéro (1914-1963) est l’une des figures les plus marquantes de l’ambiance artistique de l’époque. Il a été remarqué par son professeur de dessin, Henri Chevalier. Il entrera par la suite à l’école des Beaux-Arts [7]. Il habite la Casbah, ce qui est peu fréquent chez les Européens. Très généreux, il héberge Jean Sénac et initie ce dernier à la peinture. Il fait entrer le poète dans un milieu de peintres et d’écrivains amoureux du port d’Alger. Il organise aussi des expositions de jeunes peintres, c'est ainsi qu'il encourage et expose, notamment chez Charlot, des artistes comme Tiffou, Annie Ckzarneki, Bouzid, Mesli, Cardona, René Sintès…

Un artiste dans la guerre

Le 9 septembre 1954, un événement bouleverse l’Algérie : un séisme détruit la ville d’Orléansville. Maisonseul, qui est à l’Institut d’urbanisme, est chargé d’un plan de reconstruction de la cité sinistrée.

Cet événement précède le déclenchement de la Révolution algérienne, le 1er novembre 1954.

Maisonseul a alors une triple activité : il dirige les travaux d’urbanisme à Alger et Orléansville, il continue à dessiner et à peindre et il essaie d’œuvrer pour une paix en Algérie.

Début 1955, Camus vient à Alger et se rend à Orléansville en compagnie des architectes Miquel, Simounet et Maisonseul. Simounet a raconté cette visite dans Traces écrites [8]. Un projet de construction d’un centre social et culturel avec un théâtre sera confié à Miquel et Simounet.

Fin 1954, Charlot déménage de nouveau. Il quitte la librairie « Rivages » pour s’installer dans la galerie « Passage » en haut de la rue Michelet, à l'angle de la rue Claude Debussy. Charlot prend aussi possession d'un hall de commerce de la société Comte et Tinchant, hall dans lequel on peut organiser des expositions. Charlot s'occupe à la fois de la librairie et de l'organisation, deux fois par mois, d'expositions de peinture. C’est ainsi que Assus, Bénisti, Tona, Galliéro, Burel (1922-2000), Rollande, Maria Moresca (1924-1995), Bénaboura, Bouzid, Claro (1897-1977), Caillet, Louise Bosserdet, Freddy Tiffou (1936-2002), François Fauck (1911-1979), Durand (qui fait souvent tandem avec le sculpteur Chouvet), la sculptrice Nicole Algan, le céramiste Maurice Chaudière exposent dans le hall de Comte et Tinchant. Il y a aussi l’architecte Roland Simounet (1927-1996) qui montre ses dessins d’architecture ainsi qu’une exposition des maquettes des décors de l’Équipe théâtrale d’Henri Cordreaux (1913-2003), metteur en scène remarquable qui essaie de diffuser en Algérie les conceptions de Vilar. C’est ainsi que l’on a pu admirer les travaux pour le théâtre de Galliéro, Roland Simounet, et surtout d’André Acquart.

Si Maisonseul se rend à ces expositions, il expose peu. Il envisage une exposition à Paris, où il a l’habitude de se rendre chaque année en automne. Cela lui permet d’entrer en contact avec les peintres d’Alger qui se sont installés à Paris : Louis Nallard, Maria Manton, Jean Peyrissac ou Marcel Bouqueton, qui invitent Maisonseul à participer avec eux au salon des « Réalités nouvelles ». Il rencontre son ami Claude Krief, qui est journaliste à l’Express, et Jean Sénac, qui, après que ses Poèmes[9] ont été publiés chez Gallimard, se trouve à Paris en grande difficulté.

Maisonseul, qui est bouleversé par la situation de l’Algérie, essaie de travailler pour le rétablissement de la paix en Algérie. Avec Miquel, Simounet, Poncet, Roblès et l’association des Amis du théâtre arabe, il invite Camus à faire une conférence à Alger. Camus prononce le 22 janvier 1956 un appel pour une trêve civile. À la suite de cet appel, Maisonseul est arrêté par la police qui le soupçonne d’avoir des relations avec des militants algériens. Il est emprisonné le 26 mai et, grâce aux articles de Camus en sa faveur[10], il est libéré le 12 juin. Il essaie de réagir positivement à cet épisode douloureux et écrit à un de ses amis :

J’étais là-bas si profondément bouleversé par tous ces êtres (d’abord en salle commune, puis à la fin en cellule) que je me suis presque oublié moi-même. La prison est vraiment hors du temps : c’est un grand bateau dans lequel on serait à fond de cale. On apprend la solidarité des hommes dans le malheur et à trouver dans chacun d’eux la petite graine, aussi cachée soit-elle. Dehors, c’est plus difficile et c’est une remise en question de toutes choses. S’il y a des seuils dans la vie, et je ne sais celui-là franchi, où il me mènera. Mais dehors, il y a aussi la fidélité des amis et c’est le plus grand don.

À sa sortie de prison, Maisonseul se marie avec Mireille Farges et prépare une exposition à Paris qui sera préfacée par Camus.

Cette exposition aura lieu à la galerie Lucie Weil du 9 au 24 mai 1958. Camus a eu entre-temps le prix Nobel et Maisonseul se trouve coupé d’Alger en raison des événements de mai 58. Il se trouve donc séparé de Mireille et de sa fille Sybille qui vient de naître.

Maisonseul, Mendiant à la mitraillette, 1958
Maisonseul, Mendiant à la mitraillette, 1958.

Camus[11] écrit dans sa préface :

Cette longue discrétion, cette obstination ont déjà […] quelque chose d’insolite. Mais la solitude exalte ou submerge, elle n’est pas une valeur en elle-même. Seul, au contraire, compte ce qu’on y fait.

La guerre continue. Camus meurt le 4 janvier 1960. Maisonseul continue à travailler. Il fréquente ses amis architectes ou peintres comme Bénisti, Miquel, Simounet. Tous sont bouleversés par la situation. Maisonseul dit, face au problème algérien :

Il est difficile de trouver des solutions à un problème aussi complexe. Laissons les politiques trouver des solutions, mais ce que nous devons dire à nos amis français ou algériens, c’est que, quelles que soient les solutions, nous devons rester ensemble.

Il refait au printemps 60 une exposition chez Lucie Weil à Paris, puis en décembre 60, il expose avec JAR Durand et René Sintès chez Comte et Tinchant. C’est l’une des dernières expositions qui a lieu dans cette galerie.

JAR Durand, originaire de Bordeaux, avait été mobilisé en Algérie. Il s’est marié avec une Algéroise et, démobilisé, reste en Algérie. D’abord attiré par les paysages et les marines, il fait toute une série d’études sur les pêcheurs de Bou Haroun. Il ne tarde pas à devenir abstrait, lui aussi.

René Sintès (1933-1962), qui était instituteur, s'était mis à peindre sous les conseils de ses amis Jean de Maisonseul, JAR Durand, Benanteur [12]. Il peignait aussi bien le jour que la nuit. C'est un très bon peintre, qui a apporté à la peinture algéroise un œil nouveau et qui aurait certainement fait une très belle carrière si, à la fin des événements d'Algérie, il n'avait pas disparu.

En avril 1961, le Centre Camus, bâti selon les plans de Miquel et Simounet, est inauguré à Orléansville (aujourd’hui Chlef). Dans le hall de ce Centre, il y a une exposition des peintres amis de Camus : Assus, Chevallier, Nicole Algan, Bénisti, Caillet, Chevallier, Degueurce, Galliéro, Maisonseul… Au théâtre, le public est invité à une représentation de Prométhée enchaîné, mis en scène par Henri Cordreaux, et à un spectacle en langue arabe de Ould Abderrahmane Kaki.
Le 29 avril 1961, après la tentative de coup d’État du quarteron de généraux, Maisonseul participe à l’inauguration de la stèle érigée à Tipasa en hommage à Camus : « Je comprends ici ce qu’on appelle gloire, le droit d’aimer sans mesure. »

À la fin de l’année 1961, la librairie de Charlot est plastiquée. La galerie « Comte-Tinchant » cesse ses activités et, devant l’actualité pesante, la vie artistique s’interrompt. Charlot abandonne ses activités de libraire et de galeriste et s’entretient avec les peintres à Radio Alger. Il reçoit des peintres tels que Bernasconi, Bénisti, Galliéro. Sintès, peu de temps avant sa tragique disparition, évoquera Bénaboura.

Maisonseul reste à Alger pendant les derniers moments de la guerre. Beaucoup d’amis disparaissent. Maurice Perrin, condisciple de Camus en khâgne et qui milite pour la trêve civile, est assassiné en novembre 1961, puis ce fut le tour de Mouloud Feraoun et des inspecteurs des centres sociaux et celui de René Sintès…

Après le cessez-le-feu, Maisonseul part travailler à Rocher Noir, où les autorités françaises préparent l’accession de l’Algérie à l’indépendance.

Après l’indépendance de l’Algérie

Le 1er juillet 1962, l’Algérie devient indépendante. Des artistes quittent le pays, d’autres arrivent, et il est à remarquer que si les activités artistiques s’interrompent momentanément, il n’y a pas de rupture au niveau de la création. Pendant les années de guerre, quelques peintres s’étaient exilés à Paris ou au Maroc. Il y eut cependant des peintres qui illustrèrent les poèmes de leurs amis écrivains. Jean Sénac publia dans la revue Entretiens en 1957 un numéro spécial sur l’Algérie avec des dessins de Bouzid, Khadda et Issiakhem. Il publia un recueil de poèmes, Matinale de mon peuple, avec des dessins d’Abdallah Benanteur [13].

Maisonseul se rend dans la Casbah en juillet 1962 et fait, après cette visite, une série de dessins de la ville blanche en fête avec les drapeaux verts et blancs aux fenêtres.

Maisonseul, Indépendance, 1962
Maisonseul, Indépendance, 1962

Fin août 1962, Jean et Mireille de Maisonseul se rendent à Lourmarin, en compagnie de M. Benoura, qui est devenu le mari de Marguerite, tante de Mireille. Ils y rencontrent Louis et Solange Bénisti. Alors que les Maisonseul et les Bénisti s’apprêtent à rentrer à Alger, Benoura, qui est Algérien, décide de rester en France. Cela illustre les contradictions de la situation.

En septembre 1962, Jean et Mireille de Maisonseul rencontrent à Blida Baya qui, mère de famille, avait délaissé la peinture pour les activités familiales. Après sa rencontre avec Maisonseul, Baya se remet à peindre.

Jean Sénac rentre à Alger en octobre 62 et présente à la Bibliothèque nationale d’Alger l’ouvrage de bibliophile qu’il a conçu avec Abdallah Benanteur : Poésie (Diwan du môle). Je me souviens du vernissage de l’exposition de cet ouvrage. L’ambiance était curieuse, Il y avait tous les amis de Sénac : Sauveur Galliéro, Jean et Mireille de Maisonseul, Marcelle Bonnet-Blanchet, Louis et Solange Bénisti, Louis Bernasconi, Suzon Pulicani-Varnier, Monseigneur Duval, Kaki…

C'était une rencontre assez étrange où se croisaient, au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, ceux qui rentraient de France pour se réinstaller en Algérie et ceux qui s'apprêtaient à quitter leur pays natal.

En avril 1963, Jean Sénac publie dans le magazine Atlas, un article retentissant intitulé La peinture algérienne en hélicoptère dans lequel il fait « l’état des lieux » de la peinture en Algérie en plaçant « quelques repères (et quelques banderilles !) » [14]. Il critique cette notion d’École d’Alger car, vu la diversité des créations de ce pays, chaque artiste représente une école. Ce n’est pas le seul article sur la peinture qui paraît en ces premiers temps de l’Algérie indépendante. Maisonseul dans Révolution africaine écrit deux articles : l’un sur Baya, « Baya la magicienne » [15], l’autre sur Bénaboura, « L’art naïf d’un fils d’Alger »[16].

Jean de Maisonseul devient directeur du musée des Beaux-Arts. Le musée est sinistré. Un attentat a fait disparaître la statue de la Liberté de Bourdelle qui ornait sa terrasse. Des peintures de l’époque impressionniste ont été déplacées vers la France. Maisonseul va tout mettre en œuvre pour les faire revenir.

Le musée est réouvert le 30 juin 1963. Il est enrichi de deux salles consacrées d’une part à Baya, d’autre part à Bénaboura. Maisonseul a acquis des peintures de jeunes peintres algériens : Mesli, Khadda, Issiakhem, Martinez, de peintres comme Assus, Bénisti ou Diaz Ojeda, Nallard, Maria Manton ainsi que de peintres qui viennent de disparaître : René Sintès, Jean Degueurce et Sauveur Galliéro…

Des expositions ont lieu. La salle Bordes, devenue Ibn Khaldoun, accueille les dernières acquisitions du musée des Beaux-Arts d’Alger avec un prospectus rédigé par Sénac, sans signature [17]. Avec le concours de l’Union des Arts plastiques (Unap), récemment créée, et de l’association France-Algérie, présidée par Edmond Michelet, Jean de Maisonseul, qui est aussi vice-président de l’association, organise au musée des Arts décoratifs de Paris une exposition18 de peintres algériens en avril 1964, dans laquelle figurent : Aksouh, Baya, Bénaboura, Benanteur, Bouzid, Issiakhem, Khadda, Guermaz, Martinez, Mesli, Racim, mais aussi Bénisti, Galliéro, Cardona, Maria Manton et Nallard [18].

Jean Sénac ouvre une galerie avenue Pasteur, qui prend le nom de « Galerie 54 ». Il y eut seulement cinq expositions : Zerarti, une exposition de groupe, Martinez, Maisonseul, Aksouh. Sénac fut étonné de voir des visiteurs qui n’étaient jamais entrés dans une galerie et qui étaient vierges de toute culture esthétique admirer des œuvres non figuratives. Maisonseul y a présenté ses dessins de mendiants et de prisonniers, réalisés à partir de ses souvenirs de détention. Ce sont des dessins aux encres typographiques sur papier Bristol. L’exposition est présentée par Amar Ouzegane, qui avait participé au mouvement pour la trêve civile et qui est ministre du gouvernement algérien [19].

Maisonseul, Prisonnier
Maisonseul, Prisonnier.

Malgré la présence d’artistes, les expositions sont rares. Des artistes comme Benanteur, Guermaz restent à Paris et sont rejoints par Aksouh. Ces artistes sont soutenus par Nallard qui les expose au salon des « Réalités nouvelles ».

Edmond Charlot, de retour à Alger en 1965, tente avec sa compagne Marie-Cécile Vène d’ouvrir une galerie et expose, dans l’éphémère galerie « Pilote », Baya, Khadda et Aksouh. Il devient attaché culturel auprès de Georges Gorce, ambassadeur de France.

Quelques peintres se manifestent. C’est le cas de Bouzid, toujours fidèle à ses paysages colorés de Kabylie avec au centre des chevaux et des moutons ; d’Issiakhem (1928-1985), à la peinture plutôt expressionniste et très douloureuse ; de Khadda (1930-1991), typographe de métier et originaire de Mostaganem, comme son complice Benanteur, et qui, influencé par la calligraphie arabe notamment, voulut créer l’École du signe ; de Martinez, d’abord graveur, qui construit avec des éléments de bric à brac des œuvres polychromes qu’il appelle « reliefs peints » et dont les motifs sont très inspirés des peintures des coffres arabes ; de Zerarti, qui a été découvert par Sénac, alors qu’il peignait sous le socle libéré de la statue du père Bugeaud, et qui, sur les conseils de Sénac et Maisonseul, s’est mis à peindre des œuvres d’abord naïves, puis non figuratives.

Le peintre Angel Diaz Ojeda (1886-1968), réfugié politique espagnol, de tendance naïve comme Bénaboura, est resté à Alger. Il est très lié aux Bénisti, aux Maisonseul et à Sénac, à qui il a cédé son appartement de la rue Élysée Reclus. Ce dernier a, dans un de ses poèmes militants, chanté « les foules confiantes de Diaz Ojeda » [20].

Maisonseul travaille à la restitution des œuvres qui, à la fin de la guerre d’Algérie, avaient été transférées en France, après l’attentat contre la statue de la Liberté de Bourdelle. Les autorités françaises de l’époque craignaient un autre attentat contre le musée. Le peintre défend l’idée que ces œuvres, inscrites à l’inventaire des œuvres du musée, appartiennent au musée et doivent être restituées. Les interlocuteurs français, tout en ne contestant pas l’argument de Maisonseul, mettent en avant le fait que les œuvres se trouvant sur le territoire français, l’État pouvait ne pas les restituer. Les fonctionnaires du ministère de la Culture sont convaincus par les arguments de Maisonseul et le 4 décembre 1968, l’ambassade de France remet aux autorités algériennes 157 peintures et 136 dessins.

Au musée, Maisonseul est aidé par Samir Raffi, un universitaire d’origine égyptienne qui a fait une thèse sur Le Corbusier et le purisme. Cette école de peinture intéresse beaucoup Maisonseul qui étudie sans cesse les relations entre peinture et architecture.

Après avoir permis à Alger de retrouver son musée, Maisonseul est chargé d’organiser une exposition d’Art africain à l’occasion du premier festival d’Art africain (le Panaf). L’exposition a lieu l’été 1969 et Maisonseul reçoit la visite de son vieil ami Max-Pol Fouchet, qui a été l’adjoint de Jean Alazard[21] et qui a été par la suite un très grand connaisseur des Arts africains.

La pénurie de salles d’exposition et les dissensions au sein de l’Unap rendent les expositions difficiles. Il y eut cependant une bouffée d’oxygène apportée par le Centre culturel français, dirigé par Pierre Delarbre, puis par René Gachet, sous l’impulsion d’Edmond Charlot.

La première exposition du Centre fut consacrée à Jean-Michel Atlan, un peintre originaire de Constantine devenu un grand peintre de l’École de Paris sans être passé par Alger et dont les peintures non figuratives sont très inspirées de l’art africain. Puis, il y a eu un hommage à deux peintres disparus : Sauveur Galliéro et René Sintès. Dans le catalogue, Jean Sénac a présenté Galliéro, tandis que Maisonseul a présenté Sintès.

Maisonseul, Baya, Khadda, Zérarti, Diaz Ojeda, Bénisti ont exposé dans ce nouveau lieu. Les catalogues sont imprimés par l’imprimerie de Khadda.

Maisonseul travaille toujours sur le paysage. Il se promène dans le Sahel algérien et autour du Chenoua. Il dessine beaucoup et essaie de trouver une nouvelle abstraction à partir de ses dessins de paysages. Il fait de l’abstrait à partir du concret, ou plutôt de l’abstrait sur nature. Jean Sénac[22] nous dit, dans la présentation de son exposition de 1968 :

En cette extrême précision de la tache et du trait, il ne s’agit plus de figuration, mais d’un transfiguratisme (un passage à la grâce) qui a su tirer de l’exigence abstraite une effusion plus juste, un concert plus subtil et l’équilibre impalpable (quoique saisi) des choses.
Maisonseul, Chenoua
Maisonseul, Chenoua
Maisonseul, Formation
Maisonseul, Formation

Maisonseul a fait deux autres expositions dans ce Centre en 1972 (« 15 Formations et une Mutation ») et en 1973.

Le 30 août 1973, Jean Sénac est assassiné à Alger. La vie littéraire et artistique en Algérie aura beaucoup de mal à se remettre d’un tel drame.

Maisonseul prend sa retraite d’urbaniste en 1975. Il s’établira à Cuers (Var) en 1976 et il poursuivra ses recherches jusqu’à sa disparition en 1999.

Jean-Pierre Bénisti
communication lors du colloque « Être peintre en Algérie : 1950-1970 »
le 14 mars 2014
Texte publié en 2015 dans Le Lien numéro 66


Notes :

  1. Les indications ont été empruntées aux « Repères biographiques » établis par Hamid Nacer-Khodja, Algérie Littérature/ Action no 39-40, mars-avril 2000.
  2. Max-Pol Fouchet, Un jour, je me souviens…, 1968, Paris, Mercure de France.
  3. Voir Jean-Claude Xuereb, Sidi Madani, Rencontres de Lourmarin 2000, Éditions Folle Avoine.
  4. Matyla Grika, Le Nombre d’or, 1931, Paris, Gallimard, 2 vol., I – Les Rythmes, II – Les Rites.
  5. Voir : Jean Chollet, André Acquart, architecte de l’éphémère, 2006, Arles, Actes Sud.
  6. Jean Sénac, Visages d’Algérie, 2003, Paris, Paris Méditerranée, p. 120-121.
  7. Camus a été un des premiers admirateurs de Sauveur Galliéro et il a préfacé sa première exposition à Paris : « Galliéro s’est jeté dans la peinture comme on se jette à la mer… » Voir René Sintès et Sauveur Galliéro, Catalogue de l’exposition du centre culturel français à l’occasion de l’exposition du 23 mai au 10 juin 1967.
  8. Roland Simounet, Traces écrites, 1997, Pézénas, Domens, postface de Jean de Maisonseul.
  9. Jean Sénac, Poèmes, préface de René Char, 1954, Paris, Gallimard, coll. Espoir.
  10. Albert Camus, L’affaire Maisonseul, Actuelles III, Chroniques algériennes, 1958, Paris, Gallimard.
  11. Albert Camus, Jean de Maisonseul, in : Camus, OC, Pléiade, tome IV.
  12. René Sintès, un peintre dans le brasier algérois, Algérie Littérature/ Action, no 173-176, sept.-déc. 2013.
  13. Jean Sénac, Matinale de mon peuple, 1961, Rodez, Subervie.
  14. Jean Sénac, La peinture algérienne en hélicoptère, Atlas, repris dans Visages d’Algérie, écrits sur l’art, 2000, Paris-Alger, Paris-Méditerranée-Edif, p. 153.
  15. Révolution africaine, 2 février 1963.
  16. Ibid.
  17. Jean Sénac, Visages d’Algérie, op. cit., p. 158.
  18. Catalogue de l’exposition des « Peintres algériens » du 15 au 30 avril 1964 au musée des Arts décoratifs à Paris, textes d’Edmond Michelet et Mourad Bourboune.
  19. Amar Ouzegane, catalogue de l’exposition de la Galerie 54. Les dessins de cette exposition ont été par la suite édités : Maisonseul, Prisonniers Mendiants Aveugles et Bergers, album de 30 dessins aux encres typographiques, 1988, Cognac, Obsidiane.
  20. Jean Sénac, Citoyens de beauté, 1968, Rodez, Subervie, p. 53.
  21. Jean Alazard (1887-1960) fut le premier conservateur du musée des Beaux-Arts d’Alger. Il est à l’origine de la collection de peintres impressionnistes de ce musée.
  22. Catalogue de l’exposition du 10 au 24 mai 1968, in : Visages d’Algérie, op. cit., p. 206.

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