MAX MARCHAND, DE MOULOUD FERAOUN
ET DE LEURS COMPAGNONS
Droit de réponse
Plusieurs médias algériens ont reproduit des propos tenus le 4 mars sur une radio locale lors d’un forum sur « La pensée de Feraoun... ». Selon l’un des intervenants, l’attentat commis par l’OAS le 15 mars 1962 avait pour seul but d’assassiner Mouloud Feraoun, et les cinq autres dirigeants des Centres sociaux éducatifs n’étaient que des victimes collatérales. L'amitié entre Feraoun, Camus et Roblès a par ailleurs été mise en doute
Un livre-enquête publié en 1992 (Éd. Tiresias, L’assassinat de Château royal. Alger 15 mars 1962 ; Éd. Enad-Algérie, Autopsie d’un assassinat), préfacé par Germaine Tillion, avec une postface d’Emmanuel Roblès et une lettre d’accompagnement de Pierre Vidal-Naquet, établit de manière irréfutable que le tueur qui a pénétré dans la salle de réunion a fait l’appel successivement de 7 noms : Basset, Eymard, Feraoun, Hammoutène, Marchand, Ould Aoudia. Le 7e appelé, Petitbon, était absent. C’est bien un massacre collectif qui était prévu et qui a été commis.
Lors d’un entretien disponible sur le site de l’Institut national de l'audiovisuel français, Feraoun exprime l’estime qu’il porte au prix Nobel de Littérature, Albert Camus : « Une gloire algérienne ». La correspondance entre Feraoun et Camus reproduite dans le livre L'Anniversaire ( Éd. du Seuil, 1972, p. 35-44) témoigne de leur amitié réciproque.
Dans le livre Lettres à ses amis, sont reproduites plusieurs dizaines de lettres adressées par Feraoun à son ami Roblès, dont celle du 25 octobre 1955 qui se termine par ces mots : « À toi, bien affectueusement. » Il y avait donc plus que de l'amitié entre ces deux écrivains. Ce que reconnaît Ali Feraoun lui-même lorsqu'il écrit à Emmanuel Roblès, à la mort de son père : « Je sais quelle amitié vous liait » (Journal 1955-1962, Éd. du Seuil, p. 348).
Docteur Jean-Philippe Ould Aoudia
Fils de l'une des six victimes
Président de l'AMMMF
Jacqueline Roblès
Fille d'Emmanuel Roblès
Louisette Caux
Présidente d’Honneur
Inspectrice de l’Éducation nationale honoraire