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Le 15 Mars 1962 à Alger


Marcel Basset - Ali Hammoutene - Salah Ould Aoudia
Mouloud Feraoun - Max Marchand - Robert Eymard

À dix heures, ce matin du 15 mars 1962, la majorité des responsables convoqués par Max Marchand à une importante réunion de travail à Château-Royal sont présents. Parmi eux, Salah Ould Aoudia, Ali Hammoutene, Robert Eymard, Mouloud Feraoun. Bien qu’aucun d’eux n’ignore le danger auquel l’expose sa fonction et malgré les rumeurs persistantes en ville d’une importante opération de l’OAS contre les Centre sociaux éducatifs. Le début de la réunion est décalé d’une demi-heure pour attendre les retardataires, parmi lesquels Marcel Basset. L’OAS pouvant intercepter le courrier, les convocations avaient été faites oralement. Et, ultime précaution, la réunion n’a pas lieu dans le local habituel, mais dans un bâtiment préfabriqué, à l’écart. Peine perdue…

Marcel Basset arrive peu après le début de la première intervention. À peine refermée sur lui, la porte s’ouvre à nouveau, brutalement. Trois hommes armés de pistolets-mitrailleurs font mettre les participants dos au mur, les mains en l’air. Pendant ce temps, trois personnes mettent en œuvre les autres procédures du scénario tragique d’une action minutieusement préparée. Les lieux ont été soigneusement étudiés, tout se passe comme prévu : neutralisation du personnel présent dans les autres bâtiments, fils du téléphone arrachés, installation de deux fusils-mitrailleurs à des emplacements parfaitement calculés, introduction des bandes de munition dans leurs logements.

Appelés l’un après l’autre par leur patronyme, Robert Eymard, Marcel Basset, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutene, Max Marchand, Salah Ould Aoudia doivent remettre leur carte d’identité avant d’être conduits à l’extérieur, tandis qu’un quatrième terroriste rejoint leurs trois accompagnateurs. Les six hommes sont placés dos au mur, dans un ordre qui a probablement été, lui aussi, calculé, et c’est le début d’une fusillade sauvage qui s’arrête aussi brusquement qu’elle a commencé. Retentissent alors quelques coups de feu isolés, dont deux en plein front pour Salah Ould Aoudia : « coup de grâce » bien inutile, il avait 15 balles dans le corps. Mouloud Feraoun agonise. Les tueurs quittent les lieux. 109 douilles de 9 mm seront ramassées par la police.

Ce jour-là, d’une action meurtrière à l’autre, de 6h30 du matin à Hussein-Dey jusqu’à 21h50 dans le centre, Alger la Blanche prend la couleur du sang des victimes de l’OAS.

Nota bene
Tous les éléments de ce récit sont tirés du livre de Jean-Philippe Ould Aoudia, L’Assassinat de Château-Royal, Paris, Éditions Tirésias, 1992, qui relate l’enquête obstinée, minutieuse, menée par un fils pour élucider les circonstances de la mort de son père et de ses compagnons.


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