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Immigration algérienne et guerre d’indépendance


Linda Amiri, Belfort, AG et Colloque du 15-16-17/03/2013

La décolonisation de l’Afrique et de l’Asie s’est faite sous l’impulsion d’organisations indépendantistes qui, à l’exception du Front de libération national algérien, limitèrent leur champ d’action à la colonie, reléguant ainsi la métropole à l’action diplomatique. Si les diasporas s’impliquèrent dans le combat indépendantiste de leur pays d’origine, l'immigration algérienne est la seule à avoir poussé ce soutien jusqu’à faire de la métropole coloniale le second front de la guerre d’indépendance algérienne. Ce choix découle d’une stratégie pensée en amont par l’une des figures emblématiques de la Révolution algérienne, Abane Ramdane.

En important la guerre dans l’Hexagone tout en donnant ordre à la Fédération de France du FLN de poursuivre son travail politique à l’égard de l’immigration algérienne et de l’intelligentsia française, le FLN souhaite constituer « une force au milieu de l’ennemi pour l’attaquer et le miner politiquement en l’isolant de ses assises populaires ». Afin de contrer la répression, cette même fédération choisit de faire des pays limitrophes à la France métropolitaine des zones de replis. L’ex-RFA, la Suisse, la Belgique et la Sarre accueillirent non seulement des réfugiés politiques algériens, mais également une population ouvrière.

C’est ainsi que l’Europe de l’Ouest constitua progressivement un espace de voisinage à la guerre d’indépendance algérienne. Pour mieux comprendre les modalités d’action du FLN algérien en Europe, il nous faut revenir sur l’histoire de la Fédération de France du FLN, son organisation et son implantation.

Aux origines de la Fédération de France du FLN

L’immigration algérienne en France joua un rôle clef dans la genèse du mouvement nationaliste. Entre 1926 et 1939, elle fut « l’avant-garde révolutionnaire » (Mahfoud Kaddache) dans un contexte politique algérien où l’idée d’indépendance ne faisait pas l’unanimité. Certes, l’Étoile nord-africaine, créée à Paris en 1926, fut une initiative du parti communiste, mais très vite les militants algériens et leur leader charismatique Messali Hadj s’affranchirent de sa tutelle et de son idéologie pour faire de l’ENA le premier parti algérien indépendantiste. Les immigrés algériens entrevoyaient dans le communisme la possibilité d’une émancipation politique, mais l’idéologie communiste restait abstraite pour la plupart d’entre eux. L’indépendance constituait pour eux l’ultime but à atteindre tandis que, pour les chefs communistes de l’Étoile nord-africaine et le PCF, elle ne devait être qu’une étape avant le « grand soir ». De tous les membres fondateurs de l’ENA, Messali Hadj fut le seul à saisir cette réalité. En moins de dix ans, il réussit à transformer ce qui n’était qu’une petite association satellite du PCF en un parti politique indépendant. Sa confusion permanente entre nation et oumma ne fut remise en cause qu’en 1948, lors de la crise dite «berbériste » à laquelle prit part la Fédération de France du PPA-MTLD (Parti du peuple algérien fondé en 1937 par Messali Hadj après la dissolution de l’Ena par le Front populaire-Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques créé en 1946). En raison de l’implication de ses dirigeants dans cette première grave crise politique du parti indépendantiste, la Fédération de France du PPA-MTLD fut muselée dès 1949, puis placée sous contrôle étroit de la direction du parti. Cette décision lui fit perdre de nombreux militants et sympathisants. Désormais réduite à un rôle strictement financier, la Fédération de France du PPA-MTLD conserva néanmoins un certain dynamisme (organisation de manifestations, publication du journal du parti, etc.). Brebis galeuse du PPA-MTLD, l’immigration algérienne devait désormais prouver sa loyauté envers Messali Hadj. Celui-ci put compter sur son soutien dans la querelle interne qui l’opposa aux « centralistes » puis, à l’automne 1954, au FLN nouvellement créé en Algérie. Lorsque les premiers émissaires du FLN arrivèrent en métropole au début 1955, ils durent donc faire face à une vive hostilité de la part de l’ensemble de l’immigration. Comment, dès lors, a pu se constituer la Fédération de France du FLN ?

La Fédération de France du Front de libération nationale (1955-1962), « un État dans l’État »

À l’automne 1954, Messali Hadj sait que la conduite de la guerre est sa seule chance de préserver son statut de zaîm. Alors que le déclenchement de la guerre d’indépendance fut à l’initiative de militants en rupture avec le PPA-MTLD, il en revendique la paternité et crée en décembre le Mouvement national algérien (MNA). Mais très vite, la réalité du terrain remet en cause sa stratégie : le FLN parvint non seulement à sortir de l’anonymat, mais aussi à prouver sa capacité à diriger la guerre d’indépendance. Dans ce contexte, l’ex-Fédération de France du PPA-MTLD représente un véritable trésor de guerre compte tenu de son potentiel financier et de ses réseaux d’influence. Dans son histoire politique de l’immigration algérienne, Benjamin Stora distingue trois phases décisives entre juillet 1954 et la fin de l’année 1955 :

La première se confond avec les préparatifs de l’insurrection, menés à la fois par les messalistes (suite aux décisions prises par leurs congrès à Hornu), et par ceux que l’on appelle les activistes, regroupés dans le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA). La deuxième phase est celle des lendemains du 1er novembre où l’on note, dans la confusion politique, des tentatives de conciliation entre ceux qui ont effectivement déclenché cette insurrection (les hommes du CRUA qui prennent pour sigle le FLN) et les partisans de Messali Hadj regroupés dans la majorité du MTLD, organisation d’ailleurs dissoute le 5 novembre 1954 et qui prend alors pour nom le MNA (Mouvement national algérien). Le FLN se cherche encore, accomplit sa croissance et prend la mesure de ses possibilités. La troisième phase intervient en avril 1955, lorsqu’Abane Ramdane entreprend de doter le FLN d’une ébauche de programme, concrétisée à cet instant par la recherche d’alliances et d’une organisation politico-militaire. Abane, véritable tête politique du Front, bientôt rejoint pas Amar Ouzegane, ancien secrétaire général du Parti communiste algérien, va s’appuyer sur la Kabylie, proche d’Alger et difficile d’accès, qui jouera un rôle décisif dans l’affermissement des maquis du FLN. Cette troisième phase sera donc celle du début de l’opposition ouverte entre le MNA, avec à sa tête Messali Hadj, et le FLN [1].

L’organisation du FLN en France évolue au rythme de ces trois phases mais également à l’ombre de Mohamed Boudiaf et sous le regard très attentif d’Abane Ramdane. C’est en effet au début de l’année 1955 que Mohamed Boudiaf, désigné par Alger en tant que responsable de la Délégation extérieure du FLN, charge Mourad Tarbouche, militant de l’ex-Fédération de France du MTLD, de constituer un état-major dont la mission est de capter les cotisations des travailleurs algériens émigrés en permettant leur ralliement au FLN. La décision d’organiser l’émigration sur le modèle de l’ex-Fédération de France du MTLD est une décision du pouvoir civil contre l’avis du pouvoir militaire. Elle s’inscrit dans une stratégie politique plus globale qui vise à construire une organisation capable de s’autofinancer et de porter la guerre en France, tout en menant un travail d’explication et de propagande auprès des émigrés et de l’opinion publique française. Dans cette logique, le « surplus » des cotisations doit revenir directement à la direction du FLN, à charge pour elle de répartir la somme selon ses besoins propres. La création de la Fédération de France du FLN souligne ainsi la primauté du politique sur le militaire, principe sur lequel Abane Ramdane base l’unification du FLN lors du congrès de la Soummam d’août 1956. Soustraire aux maquisards l’autorité sur l’émigration permet d’éviter tout régionalisme susceptible de créer des tensions aussi bien en métropole qu’en Algérie. Et par ailleurs, l’unification des cellules FLN permet la mise en place d’une stratégie spécifique à l’attention de l’opinion publique française et internationale.

La Fédération de France du FLN s’organise clandestinement. L’exil, la promiscuité, la répression et les luttes intestines entre indépendantistes ont pour conséquence un repli communautaire. Loin de l’atténuer, la Fédération de France du FLN l’utilise afin de renforcer son contrôle sur l’immigration. En effet, le Front de libération nationale se définit comme un mouvement révolutionnaire dont l’ambition est de faire participer tous les Algériens à la lutte pour l’indépendance, y compris ceux qui résident hors de l’espace national. Par conséquent, il ambitionne de contrôler, encadrer et régir la vie quotidienne de ceux qu’il considère comme ses ressortissants. Cette volonté hégémonique, qui n’exclut pas le recours à la coercition et rejette toute opposition politique, s’applique aussi à l’univers carcéral : bien avant Carlos Marighella [2], le FLN conçoit cet espace comme « une arène à part entière du conflit [3] », car à ses yeux l’arrestation ne marque pas la fin du combat. En prison et dans les camps, il continue d’appliquer le principe de Mao Tsé Toung selon lequel « le guérillero doit être dans la population comme un poisson dans l’eau ». De fait, la guerre contre le système colonial – représenté ici par l’administration pénitentiaire et par celle des camps – se poursuit via les Comités de détention. La Fédération de France du FLN parvient ainsi à transformer les camps en « écoles de cadres [4] », grâce à ces comités qui font partie de l’organisation politico-administrative.

Le siège de la forteresse messaliste

Trop éloignés des maquis, les Algériens peinent à savoir qui du FLN ou du MNA dirige réellement la Révolution. Qui mène la lutte en Algérie ? Quel est le programme politique des deux organisations indépendantistes (FLN et MNA) ? Comment organisent-elles la lutte ? Autant de questions que les émigrés algériens se posent, ce pourquoi les anciennes kasma du PPA-MTLD décident le gel des cotisations le temps pour elles d’y voir plus clair. Si le MNA est en terrain conquis, ce n’est pas le cas du FLN. Ses militants sont chahutés, malmenés, parfois même frappés et accusés d’être des usurpateurs. Pour mieux convaincre de sa légitimité, les représentants du FLN font envoyer d’Alger ou du Caire des courriers à l’adresse des militants les plus en vue et vont même jusqu’à proposer à certains de venir en Algérie constater l’état de son organisation. Progressivement, le FLN constitue les bases de son organisation en France, aidé en cela de ses premiers succès onusien et des massacres du Constantinois du 20 août 1955. Les velléités hégémoniques du MNA et du FLN font basculer la lutte politique vers la guerre civile, et les débats contradictoires font place aux armes. Mieux organisé et mieux armé, le FLN prend le dessus sur le MNA et décide de l’assassinat des cadres messalistes les plus importants, à commencer par ceux de l’Union syndicale des travailleurs algériens, le syndicat messaliste créé le 14 février 1956. La « guerre dans la guerre [5] », première guerre civile algérienne, se mue progressivement en vendetta passionnelle qui dépasse les frontières : en Belgique et en RFA [6], les armes entre nationalistes algériens se font également entendre. En 1958, le FLN s’impose définitivement sur l’ensemble de l’émigration algérienne, sans pour autant faire oublier le MNA. Réduite à une peau de chagrin, l’organisation messaliste continue d’être active jusqu’en 1962, particulièrement dans les bastions miniers du Nord et de l’Est de la France.

Porter la guerre en France et en Europe

À l’inverse du MNA, la Fédération de France du FLN est une organisation clandestine. Si elle épouse la forme pyramidale de l’ancien parti du peuple algérien (PPA), elle rejette son agit-prop beaucoup trop dangereuse pour sa survie : toute manifestation est interdite, car susceptible d’être suivie d’arrestation. Son organisation politico-administrative ou nidham, se structure ainsi (de la base au sommet) : cellule (4 personnes +1), groupe (3 ou 4 cellules), section (3 groupes), kasma (3 sections), secteur (3 kasma), région (3 secteurs), zone (2 à 4 régions), amala ou superzone (2 ou 3 zones), wilaya (2 amala ou superzones) et enfin Comité fédéral (5 à 10 membres selon les périodes) [7]. La commission Presse et Information, quant à elle, a pour but de coordonner la propagande auprès de l’opinion publique en rédigeant des communiqués de presse, en diffusant une brochure qui recense les principaux textes de la pensée frontistes (plateforme de la Soummam, discours du GPRA, statuts du FLN, etc.), ainsi qu’un journal, Résistance algérienne, remplacée par la suite par El Moudjahid. Ce travail de propagande vise à faire connaître sa cause auprès de l’opinion publique, mais également à s’adjoindre les soutiens des milieux anticolonialistes. L’année même de sa création, la Fédération de France du FLN peut ainsi compter sur l’aide et le soutien logistique de citoyens français. Quant aux prisons et aux camps, bien avant Carlos Marighella, le FLN conçoit cet espace comme une arène à part entière du conflit, car à ses yeux l’arrestation ne marque pas la fin du combat. En prison et dans les camps d’internement, il continue d’appliquer le principe de Mao Tsé Toung selon lequel « le guérillero doit être dans la population comme un poisson dans l’eau ». De fait, la guerre contre le système colonial – représenté ici par l’administration pénitentiaire et celle des camps – se poursuit via les comités de détention. En France, le FLN parvient ainsi à transformer les camps en « écoles de cadres » grâce à ces comités qui font partie intégrante de l’organisation politico-administrative. Devenue suffisamment solide, la septième wilaya décide de porter la guerre en France en application avec les ordres du Comité de coordination et d’exécution (CCE), instance dirigeante du FLN.

Dans le but d’éviter la répression, le Comité fédéral de la Fédération de France dirigé par Omar Boudaoud s’installe en RFA au printemps 1958, d’où il contrôle désormais l’émigration et organise clandestinement des attentats dont l’objectif est de contraindre le gouvernement français à mobiliser des troupes sur le sol métropolitain. Le 25 août 1958, la Fédération de France du FLN organise une série d’attentats sur l’ensemble de l’Hexagone, qui visent des objectifs stratégiques (bâtiments publiques, installations industrielles, bâtiments des forces de l’ordre, forêts, etc.). Contrairement à la wilaya d’Alger, l’objectif n’est pas de mener un terrorisme aveugle contre les civils, une telle action signerait la fin des soutiens français et européens au FLN. L’impact psychologique sur l’opinion publique en Algérie comme en France est en revanche très forte d’autant plus que c’est la première fois de son histoire que la France connaît une telle extension de ses guerres coloniales. Le gouvernement français renforce dès lors son système répressif en prenant exemple sur celui qui prévaut en Algérie.

Les attentats de l’été 1958, puis ceux dirigés contre les forces de l’ordre françaises sont menés par son organisation militaire appelée Organisation spéciale dont les membres ont été formés dans les bases militaires de l’Armée de libération nationale au Maroc. L’OS répond « à la stratégie révolutionnaire qui commande de combattre l’ennemi partout et par tous les moyens  […] ses groupes de fidayîn urbains – moudjahiddines sans uniforme – entretiennent l’insécurité dans les villes et châtient les traîtres et les tortionnaires [8] ».

Son responsable, Rabah Bouaziz, s’inspire de l’armée républicaine irlandaise et de l’Organisation spéciale du PCF (1940-1944) pour structurer les groupes de chocs. La Fédération de France du FLN achète ses armes auprès de marchands d’armes européens, lesquels deviennent dès lors les cibles du service de contre-espionnage français [9] (qui est également à l’origine de l’assassinat à Paris, le 24 mai 1959, de l’avocat algérien Amokrane Ould Aoudia).

Parce qu’elles accueillent une immigration algérienne plus ou moins importante selon les cas, la Belgique, la République fédérale d’Allemagne en tant que « Régions ». Dans ces pays, comme en France, son action repose sur le quadriptyque suivant : lutte contre le Mouvement national algérien, encadrement de l’immigration, levée des cotisations, propagande. Quant à l’Espagne et à l’Italie, elles servent elles aussi de base arrière aux réseaux de soutien du FLN. Après septembre 1958, l’action de la Fédération se double de celle du ministère des Affaires étrangères (MAE) du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a pour mission de convaincre les gouvernements de la légitimité de sa cause.

L’intelligentsia européenne sensibilisée à la cause du FLN joue après 1958 un rôle clef dans l’internationalisation du conflit. Citons notamment l’éditeur Nils Anderson qui permit la diffusion d’œuvres et de témoignages contre la guerre jusque là censurés en France. En Belgique, un collectif d’avocats se créé sous la responsabilité de la Fédération de France du FLN et travaille en lien étroit avec son collectif d’avocats dirigé par Me Oussedick. En RFA également, la Fédération de France du FLN parvient à tisser un réseau de soutien au sein de la société allemande. Mais ses soutiens européens doivent eux aussi faire face à la terreur de la Main rouge : le 9 mars 1960, l’étudiant algérien Akli Aïssou, militant du FLN et proche des réseaux de soutiens belges, est assassiné à Bruxelles. Quelques jours plus tard, le 25 mars 1960, Georges Laperche, professeur à Liège, favorable à l'indépendance de l'Algérie, est tué en ouvrant un colis contenant un livre piégé adressé par les services du contre-espionnage français. Du côté des militants algériens, il est aujourd’hui encore difficile d’établir un bilan humain du second front de cette guerre, car les recherches historiques restent limitées. Dans le cas de la France, la région parisienne permet toutefois d’avoir une idée de la violence de cette guerre. On estime qu’entre 1958 et 1962,  100 à 200 Algériens ont été tués par les forces de police en région parisienne. Ce décompte n’inclut pas les morts de la violente répression de la manifestation algérienne du 17 octobre 1961 dont les victimes s’élèvent à une centaine de morts [12]. Du côté de la préfecture de police de Paris, le bilan est estimé, pour la même période,  à 34 policiers et 27 harkis  tués dans le cadre de la lutte contre le FLN. À ces morts s’ajoutent les 4000 victimes algériennes de la guerre fratricide FLN-MNA.

L’implication de citoyens étrangers dans la guerre d’indépendance algérienne et les difficultés du gouvernement français à imposer une étroite collaboration policière avec les états frontaliers sont à l’origine de nombreuses tensions diplomatiques, particulièrement entre la Suisse et la France. La guerre d’indépendance algérienne s’immisça ainsi dans les relations franco-européennes et fut l’objet de nombreux débats au sein de la classe politique européenne, droite et gauche confondues. À bien des égards, la Fédération de France du FLN joua un rôle déterminant dans l’internationalisation de la guerre tout en assurant la survie financière du GPRA.

Linda Amiri
Intervention lors de notre colloque du 16 mars 2013 à Belfort


Notes :

  1. Benjamin Stora, Les immigrés algériens en France. Une histoire politique 1912-1962, Paris, Éditions Hachette Plurielle, 2009,p. 121-122.
  2. Voir le Manuel de guérilla urbaine de Carlos de Marighella, écrit en 1969 (publié en France en 1970 en complément de Conrad Detrez (éd.), Pour la libération du Brésil, Paris, Seuil, 1970).
  3. Expression empruntée à Dominique Linhardt « Réclusion révolutionnaire. La confrontation en prison entre des organisations clandestines révolutionnaires et un État, le cas de l’Allemagne dans les années 70 », Cultures et Conflits, no 55, automne 2004, p. 113-148. Consultable en ligne : http://www.conflits.org/index1588.html#ftn29.
  4. Archives de la Préfecture de police de Paris (APP), HA 96, dossier Visite des détenus algériens dans les centres d’internement (1958/1960) - rapport du capitaine Berenguier en date du 26 juin 1959, p. 3.
  5. Expression de Mohammed Harbi pour désigner la guerre civile entre militants FLN et MNA.
  6. En 1959 à Cologne, Ahmed Nesba, ancien militant messaliste rallié au FLN, est assassiné par des militants du MNA. La guerre fratricide fait également écho en Belgique où de nombreux Algériens sont également établis.
  7. Quatre comités fédéraux (direction collégiale) se sont succédé à la tête de la Fédération de France du FLN tout au long de la guerre d’indépendance : Noureddine Bensalem, Ahmed Doum, Abderrahmane Guerras, Salah Louanchi, Mohamed Madhi, Abdelkrim Souici et Ahmed Taled constituèrent le Premier Comité fédéral (1955 – mi-1956). Mohamed Lebjaoui, Saïd Bouaziz, Tayeb Boulahrouf Ahmed Boumendjel, Kaddour Ladlani, Hocine Moundji, Abdelkrim Souici, Ahmed Taleb, Youcef Bensiam, Hocine El Mehdaoui et Brahim Sid Ali Mebarek constituèrent le Second Comité fédéral (mi-1956 – mi-1957). Omar Boudaoud, Saïd Bouaziz, Ahmed Boumendjel, Mohammed Harbi, Messaoud Guerroudj, Kaddour Ladlani et Hocine Moundji constituèrent le Troisième Comité fédéral (mi-1957 – début 1958). Enfin, le Quatrième (et dernier) Comité Fédéral de la Fédération de France du FLN fut réduit à 5 personnes (de début 1958 jusqu’à l’indépendance) : Omar Boudaoud (responsable), Saïd Bouaziz, Ali Haroun, Kaddour Ladlani et Abdelkrim Souici.
  8. Guide de l’Organisation spéciale édité par la Fédération de France du FLN pendant la guerre d’indépendance (entre 1958 et 1962), livret de 11 pages, p. 2.
  9. Le 28 septembre 1956 à Hambourg, attentat visant le trafiquant d’armes Otto Schlütter qui approvisionne le Front de libération nationale algérien, tuant son employé ; le 9 septembre 1957 à Genève, assassinat de Georges Geitser, fabricant de détonateurs pour le compte du FLN ; et le 19 septembre 1957 toujours à Genève, Marcel Léopold, autre trafiquant d’armes, est assassiné par une flèche empoisonnée tirée à la sarbacane. Le 5 novembre 1958, Mohamed Aït Ahcène, délégué du Gouvernement provisoire de la République algérienne essuie des tirs de pistolet au centre de Bonn, la capitale ouest-allemande.
  10. Sur l’action du FLN en RFA, voir l’ouvrage de Jean-Paul Kahn et Klaus-Jürgen Müller, La République fédérale d’Allemagne et la guerre d’Algérie, Paris, Éditions du Félin, 2003, ainsi que l’article de Nassima Bougherara, « Les rapports franco-allemands à l’épreuve de la question algérienne (1955-1963) : l’installation et l’action des indépendantistes algériens en République fédérale d’Allemagne  », colloque Pour une histoire critique et citoyenne. Le cas de l’histoire franco-algérienne, 20-22 juin 2006, Lyon, ENS LSH, 2007, http://ens-web3.ens-lsh.fr/colloques/france-algerie/communication.php3?id_article=252.
  11. Nous emploierons ici le terme de « Fédération » pour désigner la Fédération de France du FLN.
  12. Sur la répression du 17 octobre 1961, voir : Linda Amiri, La bataille de France, la guerre d'Algérie en métropole, Paris, Éditions Robert Laffont, 2004 ; Jim House et Neil Macmaster, Paris 1961: Algerians, State Terror, and Memory, Oxford University Press (USA), 2009 ; Emmanuel Blanchard, La police parisienne et les Algériens (1944-1962), Paris, Éditions Nouveau Monde, 2011.

© copyright photo Michel Tréboz


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