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CSE Bulletin de liaison N°2


Attention aux brûlures
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Bulletin de liaison, d'information et de documentation N°2
diffusé par le Service des Centres Sociaux Éducatifs
Château Royal, El-Biar, Alger
Mai 1956

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Sommaire

  • Editorial (par Ch. Aguesse)
  • Le premier stage de formation de moniteurs
  • Point de vue d'un moniteur du stage d'El-Riath
  • Le premier stage pédagogique des moniteurs
  • Initiation à l'éducation physique
  • Stage de l'Institut d'Etudes Politiques
  • Stage d'Education Sanitaire par le film
  • Le Centre Social de Boubcila
  • Le moniteur agricole
  • Informations : Bibliothèque
  • L'Education de Base dans le Monde et en Algérie (texte en Arabe)

EDITORIAL

Notre premier bulletin a recueilli les textes officiels qui ont créé le Service des Centres Sociaux et posé les principes sur lesquels s'appuie notre action.

Notre deuxième bulletin, celui-ci, souligne l'effort que nous avons entrepris depuis Novembre dernier pour la formation de nos cadres et rend compte des stages que nous avons organisés.

Au début d’un service qui se crée sous le signe de l’urgence, on souffre de détourner d’une tâche concrète ceux qui souhaitent assumer aussitôt une responsabilité vivante dans le contact avec les problèmes humains. Mais plusieurs circonstances ou raisons nous ont aidés à vaincre ce désir d’une action immédiate et ont fait que nous avons pu ou que nous avons voulu former nos équipes avant de les envoyer sur le terrain de la réalité.

La première circonstance, c’est que, pour permettre aux équipes d'entreprendre leur action, il faut leur assurer une installation matérielle, acheter ou louer un terrain, construire. Cela suppose de longs délais; on peut dire, pesant les mots, que ia machine administrative de l’Algérie est mal adaptée à l’urgencee

La deuxième est la conjoncture politique, qui peut rendre impassible ou suspecte toute entreprise d’éducation de base et exige à tout le moins que soient établis préalablement de patients contacts.

Enfin et surtout même s’il semble que ce souci de formation retarde l’action, il n’est ni possible ni souhaitable de l’entreprendre avant que chacun n’ait reçu un minimum de formation ou n’ait cherché à adapter sa formation aux besoins du Centre Social, avant que ne se dégage de l’équipe et du Service l’unité de vues nécessaire à cette action.

Le problème de la formation des cadres dont tout a fait qu'il se trouve être le problème numéro un a immédiatement présenté un double aspect en fonction de l'origine et de la formation antérieure de ceux qui entraient dans nos équipes. Les uns étaient déjà qualifiés dans un secteur éducatif, ou spécialisés : instituteurs, infirmières, assistantes sociales, sages-femmes, ingénieurs agricole etc...; les autres (à l'échelon moniteurs) avaient une instruction générale de base ; mais rien, dans leur formation, ne les avait encore amenés a prendre intérêt aux questions d'éducation. Pour les premiers, il s'agissait de chercher sous quelle forme leur acquit intellectuel et professionnel allait prendre place dans la pensée et l'action collectives et s'adapter aux besoins du Centre Social ; mais il fallait simultanément réaliser une sorte d'osmose entre des qualifications diverses, éveiller l'intérêt
de chacun sur les problèmes généraux ainsi que sur les aspects particuliers de chaque secteur éducatif, retenir et assembler par la clé de voûte de l'éducation de base les "techniciens" de toutes origines. Pour les seconds, il fallut chercher le moyen de donner rapidement une formation théorique et pratique sans négliger les ouvertures nécessaires vers les problèmes sociologiques, psychologiques et pédagogiques.

Former des cadres, c'est évidemment les munir des connaissances techniques et des méthodes nécessaires à leur fonction, mais c'est davantage encore créer, dans l'ensemble d'un Service et à l'intérieur de chaque équipe, un état d'esprit. Sans doute, le Service des Centres Sociaux est organisé comme tout autre avec une hiérarchie administrative ; il y a des inspecteurs, des directeurs de centres, des adjoints aux directeurs, des moniteurs, mais il n'y a pas de hiérarchie dans les tâches, et le sens et la forme de notre mission font que nous ne nous trouvons pas d'abord devant un problème de qualification en ce qui concerne ceux d'entre nous qui sont directement dans l'action, mais devant une exigence préalable qui concerne le comportement humain de nos "ouvriers". Le centre social n'est en effet ni une école, ni un centre de santé, ni un institut agricole, ni un centre d'apprentissage. Mais il n'est pas non plus une institution charitable, chargée de distribuer la semoule, la science ou le soin. Il est le créateur d'une vie collective qui, dépassant le cadre de l'équipe, doit englober les populations qu'il touche ; mais il est un organisme d’orientation vers l'institution spécialisée, vers le revenu par le travail et l'emploi, vers le mieux être matériel et moral. Et le premier effort qu'il doit faire, c'est d'inviter chacun dans ses équipes, chacun dans tous ceux qu'il atteint, à reconnaître en chaque homme ou à lui restituer sa dignité d'homme.

Ch. AGUESSE


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