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Droit de réponse à un article d’« El Watan » mettant gravement en cause Emmanuel Roblès

2014-03-20 | |

Le 13 janvier 2014 paraît en Une de la page Culture d’El Watan un article d’Ali Cherarak intitulé : « Mouloud Feraoun, cet écrivain qu’on ne cessait d’assassiner », dans lequel le journaliste rapporte, sans les mettre en question, les accusations inadmissibles d’Ali Feraoun à l’encontre d’Emmanuel Roblès lors d’une conférence tenue la veille à Haïzer (wilaya de Bouïra).

Le chapô de l’article que nous reproduisons ci-dessous permet de juger de la gravité des propos tenus lors de cette conférence et reproduits dans le journal :

Avant d’être lâchement assassiné par l’OAS, le 15 mars 1962, l’écrivain Mouloud Feraoun l’a été déjà à plusieurs reprises depuis les années 50. Il ne s’agit pas bien évidemment d’un assassinat au sens physique du terme mais plutôt d’une mort intellectuelle que son camarade de classe et écrivain, Emmanuel Roblès, lui a voulu subir.

Signé de Jacqueline Roblès Macek, Mathilde Mathieu, Guy Dugas, Jean-Philippe Ould Aoudia, Hamid Nacer-Khodja, un droit de réponse a été publié dans El Watan le 9 février 2014.

À propos de Feraoun et Roblès

Le 13 janvier 2014, El Watan a publié un compte rendu des déclarations d’Ali Feraoun lors de sa conférence à Haïzer (Bouira) le 11 janvier. Cet article, intitulé «Mouloud Feraoun, un écrivain qu’on ne cessait d’assassiner», contient des propos injurieux et calomnieux envers Emmanuel Roblès.

Ali Feraoun déclare qu’Emmanuel Roblès aurait délibérément censuré le roman Le Fils du pauvre. Faut-il rappeler que Roblès a toujours encouragé son condisciple à écrire, que le manuscrit, écrit dans ses grandes lignes en 39-40, a d’abord été donné à lire et à corriger non à Roblès, mais à Aimé Dupuy, professeur des deux écrivains à l’ENS de Bouzaréah, que le manuscrit avait été, dès 1947 ou 48, refusé aux éditions Charlot, non par Roblès qui refusa toujours d’y jouer le moindre rôle éditorial, que c’est ensuite Roblès qui ouvrit à Feraoun, dès sa création, sa collection Méditerranée, où parut La Terre et le Sang, roman qui, avec l’appui de Roblès, obtint immédiatement le prix Populiste, que c’est à l’initiative de Roblès, entre autres, que dès 1954 Edmond Charlot reprit aux éditions Les Cahiers du nouvel humanisme et diffusa en Algérie, sous recouvrure «Éd. E. Charlot», les exemplaires du roman invendus en métropole, que c’est Roblès qui a pu obtenir la publication du Journal.

Ali Feraoun prétend encore que c’est Roblès qui, tout aussi délibérément, aurait refusé d’éditer la nouvelle « L’Anniversaire », pourtant partiellement publiée en 1972 aux éditions du Seuil, toujours dans la collection Méditerranée. Dans tous les cas de refus, les seuls critères pris en compte par Roblès ont été des critères purement littéraires et c’est chose connue qu’avant d’être (mal) publié en Algérie en 2007, La Cité des Roses fut lue bien après la mort des deux amis écrivains parmi plusieurs maisons d’édition françaises, sans jamais trouver preneur... Il est donc calomnieux et diffamatoire de sous-entendre qu’Emmanuel Roblès a littérairement «assassiné» Feraoun, parce qu’au fond il n’était qu’un néocolonialiste, partisan de l’Algérie française, presque au même titre que les assassins de l’OAS ! Ali Feraoun attaque de façon ignoble Roblès et par là l’amitié la plus ancienne et la plus sincère, la plus affectueuse — une centaine de lettres en témoignent dans les archives Roblès — qui liait son père à Roblès.

Plus encore, il accepte de cautionner la biographie consacrée à Feraoun par José Lenzini. Dans cette biographie, très controversée (voir compte rendu de Christiane Achour dans Algérie Littérature/Action et les sites Médiapart et LDH Toulon), où les erreurs et contrevérités les plus grossières abondent — comme «faire parler» Feraoun plusieurs jours après sa mort ! — l’auteur soutient la thèse selon laquelle «il semble avéré que Feraoun n’était pas visé personnellement» (pp. 15 et 350).

Cette version, répandue par les milieux favorables à l’OAS, est inacceptable pour l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons qui se réfèrent à la minutieuse enquête : L’assassinat de Château royal. Alger 15 mars 1962. Ce mensonge ne doit rien à Louis Gardel dont la préface ne reprend que ce qu’a écrit José Lenzini. En cautionnant ces contrevérités, puisqu’Ali Feraoun accepterait de préfacer l’édition algérienne de cette biographie, en adhérant à cette version de l’assassinat «par erreur», Ali Feraoun nie donc les engagements de son propre père, qui transparaissent clairement dans son Journal.

Le titre de sa conférence reprend celui d’un article dans lequel Anne Guérin-Castell dénonçait, elle aussi, les lacunes du livre de M. Lenzini. Qu’en désespoir de cause, celui-ci manipulant le propre fils de l’écrivain dont il est le biographe parce qu’il sait que son livre est indéfendable, est ignoble et méprisable. Mais qu’Ali Feraoun tombe dans ce piège et se répande en calomnie sur Emmanuel Roblès, personnalité intellectuelle fermement engagée aux côtés des Algériens pendant la guerre de Libération, est profondément triste, et pour nous inacceptable.

Jacqueline Roblès-Macek, unique ayant droit d’Emmanuel Roblès ; Martine Mathieu, professeur de littérature à l’université de Bordeaux ; Guy Dugas, professeur de littérature comparée à l’université Montpellier 3 ; Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l’association Les Amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, Hamid Nacer-Khodja, maître de conférences, université de Djelfa.


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